Le général français qui a tenu le monde en haleine pendant son séjour dans la capitale bosniaque bombardée ou dans Srebrenica encerclée explique le sens de son action au service de l'ONU. Il est convaincu qu'une réconciliation entre les parties en guerre en Bosnie-Herzégovine est encore possible.

La purification ethnique a été politiquement programmée. Population civile serbe et médias occidentaux ont été conditionnés par une propagande télévisuelle habile...

Avant même de les avoir perpétrés, les Serbes ont préparé l'absolution de leurs crimes, à leurs propres yeux comme à ceux du monde...

Le 5 avril 1995, on a célébré un sinistre anniversaire, celui du siège de Sarajevo, qui dure depuis 4 ans. Plus que jamais, il faut refuser le silence qui menace d'entourer la ville martyre...

Comment faire la paix ? A cette interrogation dont l'actualité est éclatante en ex-Yougoslavie, en Irlande et au Proche-Orient répond une autre question que le débat sur les essais nucléaires a relancée : comment faire la guerre - cette guerre à laquelle on prédit aujourd'hui "un bel avenir" ?

On connaît aujourd'hui par des documents ce qu'on pouvait déjà deviner depuis l'été dernier : l'épuration ethnique de Srebrenica par les miliciens serbes a été programmée à l'avance, s'est faite sous les yeux de la communauté internationale et avec son assentiment passif.

J'ai dû souvent rappeler à ceux qui faisaient un éloge excessif du particulier, dans l'ex-Yougoslavie ou l'ancienne Europe de l'Est, qu'il fallait se garder de confondre particularité et valeur.

Ultranationaliste, exécuteur des basses oeuvres du nettoyage ethnique, le chef attitré des Tchetniks a obtenu la semaine dernière le limogeage du président de la République yougoslave et l'arrestation de Vuk Draskovic, le leader de l'opposition.