En adoptant de nouvelles tactiques de contre-insurrection, l'armée américaine remporte de réels succès en Irak. M. John McCain, le candidat républicain à l'élection présidentielle de novembre 2008, a conclu que les Etats-Unis étaient en train de triompher. Son concurrent démocrate, M. Barack Obama, a préféré estimer qu'il fallait que Washington se consacre plus sérieusement au front afghan

Les "sound studies" qui, étendant le champ de la musicologie, cherchent à interpréter le monde sonore que nous habitons, aident à comprendre ces "paysages sonores de guerre" qui ont en commun d'être composés de phénomènes retentissants. Ces deux ouvrages héritent en effet du "sonic turn" des années 1990, et ils en sont exemplaires non seulement par ce qu'ils travaillent à reconstruire mais aussi par ce qu'ils visent à faire entendre au présent : la violence d'un territoire sonore qui est le nôtre.

Dans la vallée d'Elah de Paul Haggis et Redacted de Brian de Palma sont, parmi d'autres, deux films qui témoignent de la capacité américaine à s'emparer par la fiction de la situation irakienne. Mais ces films montrent aussi, après le traumatisme des photos d'Abou Ghraib, que les images du cinéma ne sont pas isolables de la circulation folle des images dans l'information et à travers les réseaux numériques.

Des milliers de jeunes gens, partis en Irak affronter l'armée des Etats-Unis, se sont dispersés à travers le Proche-Orient, l'Europe et l'Asie centrale. Dans les médias arabes, on les appelle les anciens d'Irak. Les membres de cette nouvelle génération de djihadistes, dont la plupart n'avaient jamais connu d'engagement politique, reviennent dans leur pays d'origine, où règne souvent le vide politique, animés par une idéologie radicale et endurcis par leurs épreuves au combat.

Longtemps, les responsables américains l'ont affirmé : l'invasion de l'Irak n'était pas destinée à s'emparer du pétrole. Pourtant, des documents récemment déclassifiés racontent une autre histoire.

Si l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis avait bien comme objectif le contrôle du pétrole, ainsi que le confirment des documents récemment déclassifiés, elle se solde par un échec cuisant. La guerre a également fait des centaines de milliers de victimes et déstabilisé l'Etat. Sous le masque d'une étonnante normalité persistent à Bagdad les tensions politiques et confessionnelles.

Depuis janvier 2007, près de 4 700 soldats américains ont déserté. Plus de 250 d'entre eux ont trouvé refuge au Canada, où certains se sont confiés au "Nouvel Observateur".

L'écrivain anglais, dont le dernier roman raconte une journée lors des manifestations contre la guerre d'Irak, parle de l'engagement, de la gauche et du terrorisme.

Les Américains sont d'accord sur un point : l'intervention de leur armée en Irak est un terrible échec. Même Kissinger admet aujourd'hui qu'"une victoire militaire n'est plus possible".

L'auteur de Paroles d'argile, Jabbar Yassin Hussin, est retourné pour la première fois depuis sept ans dans la capitale irakienne, où il est né. Pour le N.O, il décrit ses quartiers en ruine, ses barrages, ses murs dressés entre sunnites et chiites, mais aussi ses cafés bondés et ses joutes politiques, sur fond de campagne électorale.

Les armes biologiques de Saddam Hussein, les laboratoires mobiles où l'on cultivait l'anthrax, la peste, la variole, toutes ces informations qui ont servi, il y a dix ans, de prétexte à l'invasion de l'Irak, sortaient de l'imagination d'un affabulateur. Vincent Jauvert raconte l'incroyable histoire du petit chimiste de Bagdad qui a fourni à George Bush... le bobard qu'il attendait.