En ce début d'année, Stéphane Braunschweig succède officiellement à Alain Françon à la tête du Théâtre national de la Colline, dans une harmonieuse continuité. Il avait déjà conçu toute la saison 2009-2010 et il poursuit son parcours de metteur en scène à travers l'oeuvre d'Ibsen avec un diptyque : Rosmerholm et Une maison de poupée.

La pièce la plus célèbre d'Ibsen, Maison de poupée ou Une maison de poupée, est jouée cette saison 2010 sur cinq scènes différentes de l'Ile-de-France. Elle est actuellement montée à la Madeleine par Michel Fau et aux Amandiers de Nanterre par le directeur, Jean-Louis Martinelli : deux spectacles opposés, que seul rapproche le choix, pour le rôle de la protagoniste, d'une actrice très connue ailleurs qu'au théâtre, Audrey Tautou et Marina Foïs.

« LIntervention » de Victor Hugo mise en scène par Yves Beaunesne au Centre dramatique national de Poitou-Charentes, « La Dame de la mer » d'Henrik Ibsen par Claude Baqué aux Bouffes du Nord : deux pièces du « remariage », moins connues que d'autres dans l'oeuvre de très célèbres écrivains. La pause des congés scolaires, dans la riche programmation du premier trimestre, permet de consacrer cette chronique aux spectacles trop souvent éclipsés par des productions plus longuement représentées dans des théâtres nationaux ou autres grands établissements parisiens.

Ils n'appartiennent pas à la même génération, ils ne partagent pas la même esthétique théâtrale, mais ils ont en commun une prédilection pour une même oeuvre : Thomas Ostermeier met en scène ″Les Revenants″ d'après Ibsen aux Amandiers de Nanterre, Alain Françon ″Solness le constructeur″ d'Ibsen à la Colline.

Quand un auteur rencontre le public en donnant forme aux préoccupations et aux débats de son temps, c'est que son propos trouve un échos dans l'imaginaire collectif. Mais l'engouement qu'il suscite à nouveau, un siècle plus tard, signifie-t-il que nous serions, avec un certain décalage, ses contemporains ?

La Colline présente actuellement deux spectacles très différents, mais qui témoignent également des fidélités de Stéphane Braunschweig. Le metteur en scène monte "Le Canard sauvage" de Henrik Ibsen, un de ses auteurs de prédilection. Le directeur du Théâtre national a coproduit "Re:Walden" de Jean-François Peyret, d'après "Walden ou la vie dans les bois de Henry David Thoreau", créé au Festival d'Avignon 2013.

Avec « Le Canard sauvage » d'Henrik Ibsen, Stéphane Braunschweig organise brillamment une quête de vérité qui se termine en tragédie.