S'il est un « spectre » qui hante aujourd’hui l’Europe et l’Occident, ce n’est plus celui du communisme, mais celui du « populisme ». Parmi les nombreux ouvrages déjà disponibles sur le phénomène, celui de Yascha Mounk s’est imposé comme l’une des mises au point les plus complètes et les plus solides. C’est pourquoi il nous a paru fournir la base d’une discussion féconde sur la nature de ce péril inédit qui ébranle les démocraties de l’intérieur. Que représente-t-il au juste ? Quelles en sont les sources ? Laurent Bouvet apporte son analyse.

À la veille des élections européennes de mai 2019, plane sur le Vieux Continent le spectre de l'illibéralisme, néologisme qui désigne une combinaison au fumet rétro entre le libéralisme économique, le conservatisme moral et un souverainisme aux allures de forteresse.

Les politiques identitaires de gauche sont plus nocives qu’il n’y paraît. Un nouveau style de politique s’est récemment répandu à partir des départements universitaires d’élite. Les jeunes diplômés ont un programme obsédé par une vision étroite de justice pour les groupes identitaires opprimés.

Le gouvernement du parti Droit et justice (PiS), mélange de mesures sociales, d’autoritarisme et de nationalisme, fait de la Pologne le mouton noir de l’Europe. Mais de nombreux partis européens tentent de récupérer un mécontentement général contre les politiques néolibérales des trente dernières années, que l’on peut comprendre comme une demande démocratique. Sommaire. La Pologne, miroir de l’Europe ? Trois visions du bon changement. Reprendre le contrôle, entretien avec Maciej Gdula. La nation et la Vierge noire. Les manifestations noires. Femmes rebelles de Pologne.

En Europe centrale, les résultats des élections européennes déjouent bien des pronostics et témoignent des transformations à l’oeuvre dans les sociétés plus que de la perspicacité des sondages. Les taux de participation, plus importants que d’habitude, suggèrent l’apparition de votes jugés utiles et confirment la mobilisation des électorats favorables aux partis en place.

Les événements politiques récents en Israël suscitent l’inquiétude. Depuis l’accession au pouvoir de Benyamin Netanyahou, le centre de gravité politique du pays s’est progressivement déplacé vers la droite. Israël compte-t-il parmi les démocraties gagnées par le populisme illibéral ?

Comment sauver les démocraties libérales ? Yascha Mounk et Hubert Védrine répondent à "L'Express" sur cet enjeu essentiel.

L'ex-secrétaire d'Etat de Bill Clinton est une combattante. Elle le prouve avec son nouvel essai, dirigé contre l'Internationale « illibérale » qui menace nos démocraties.

Politique habile et complexe, opportuniste jusqu’au cynisme, le chef d’Etat hongrois s’affirme comme le leader d’une Europe centrale gagnée par une conception autocratique de la démocratie.

Alors que les élections législatives se tiennent jusqu'au 1er juin 2024, Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014, est donné gagnant pour un troisième mandat. Plongée dans un pays qui a peu à peu basculé dans le nationalisme hindou. L'analyse se conclut par l'interview de Christophe Jaffrelot sui déclare ''L'Inde devient une démocratie illibérale''.

La ruine des idéologies du XXe siècle a entraîné la renaissance des passions identitaires qui ont engendré un nouveau régime politique, la démocrature. Inventée par Vladimir Poutine en Russie, exportée en Chine ou en Turquie, déclinée sous la forme de la démocratie illibérale en Europe orientale, la démocrature se caractérise par le culte de l’homme fort, le refus de l’Etat de droit, le contrôle de l’économie et de la société par l’Etat, une propagande de masse et une répression ciblée.