Le gouvernement, prêtant foi au rêve d'un vieux sage, a ordonné des fouilles massives pour retrouver un trésor caché. Ce recours au paranormal détourne les Indiens des vrais problèmes.

L'Inde a désormais deux visages : d'un côté, elle fait preuve d'une grande vitalité économique et joue un rôle de leader mondial dans les technologies de l'information ; son autre face est celle d'une nation divisée par des conflits identitaires violents et menacée par le terrorisme international

Lucie Dejouhanet a choisi de nous présenter l'Inde à trois échelles : l'Union fédérale, la puissance régionale, l'acteur mondial. Sont tour à tour étudiées les évolutions actuelles de la société indienne et de son territoire, l'émergence de l'Inde dans toutes ses composantes et son positionnement international. Dès lors, dépassons les clichés sur les bidonvilles de New Delhi ou les bureaux climatisés de Bangalore : entre ces deux extrêmes, mille nuances composent la mouvante mosaïque indienne.

Une trentaine d'Etats répartis sur sept territoires distincts, 1,3 milliard d'habitants, l'Inde est le pays qui représente la plus forte expansion, le plus fort développement, mais aussi les plus grandes disparités. Quel est donc ce géant protéiforme qui fascine et rebute dans le même mouvement le monde occidental ?

Auteure de "Mes seuls dieux", Anjana Appachana a écrit ces nouvelles entre 1985 et 1989. Depuis, précise-t-elle, « beaucoup de choses ont changé en Inde, notamment concernant le statut des femmes... et d'autres pas. Plongée dans l'univers d'une auteure aussi singulière que précieuse, qui détricote nos a priori sur son pays.

L'Inde faisait parler d'elle, il n'y a pas si longtemps, pour sa stagnation désespérante. Ce sont les performances de son économie émergente qui tiennent aujourd'hui la vedette. Il n'empêche que le poids du passé est toujours là, comme le rappelle Arundhati Roy en mettant en lumière l'empreinte cruelle du système des castes.

Chaque mois, "Lire" donne la parole à un écrivain pour qu'il nous ouvre les portes de sa réalité. Ce mois-ci : Deepti Kapoor, auteure, avec "Un mauvais garçon", d'un premier roman très durassien, sur la jeunesse de New Delhi. Entre sensualité et destruction, elle dessine un tableau vif de l'Inde moderne et de sa difficulté à accomplir sa révolution sexuelle.

Neuf cent trente-huit millions d'habitants, dont plus de la moitié illettrés, un système de castes rigide, une bureaucratie inefficace... Autant de handicaps qui n'ont pas empêché l'Inde de se doter, en quelques années, d'une industrie de pointe qui, dans le nucléaire, l'espace et l'informatique, concurrence désormais les grandes entreprises occidentales.

Sa vie de "petits riens" est un itinéraire de révolte. Femme engagée, elle a fait le pari de la liberté et interroge tous les dogmes. Afin de "rendre visible l'invisible".

Dans ce pays de tous les vertiges, ils se disputent symboliquement l'héritage du mahatma Gandhi. Célia Mercier a enquêté sur l'ascension de Narendra Modi, petit vendeur de thé devenu Premier ministre. Olivier Courtois a rencontré la recluse du Manipur en grève de la faim depuis quinze ans. Camille Auvray a recueilli à Bombay l'histoire de chanteurs pris au piège du langage de la dissidence.