Le 18 mars 2018, Vladimir Pouline s'apprête à être réélu président. Comment la Russie a-t-elle changé depuis vingt ans ? Socialement, culturellement et politiquement. Notre dossier spécial. Sommaire. La Russie sous Poutine. Les cinq secrets du "tsar". Le grand retour des cosaques. La deuxième puissance militaire du monde. Les chiens de guerre du Kremlin. "Libérez le metteur en scène". Oleg, roi du parmesan patriotique. Les dissidents de l'info. Ludmila Oulitskaïa : "Poutine ne s'intéresse pas à la littérature". Littérature : les dix héritiers de Gogol. Cinéma : La Russie à l'américaine.

Aujourd'hui centenaire, le lieu fut à sa création emblématique d'une modernité et d'un savoir-faire droit venus des États-Unis et attentifs aux plus jeunes. « Fessart » se prépare à être rebaptisée « Jacqueline Dreyfus-Weill », hommage à une de ses bibliothécaires, résistante et déportée.

Dès les premières années du XXe siècle, la menace d'une américanisation s'installe dans le débat public européen. Une nette articulation s'opère entre la crainte de voir se dégrader les traditions nationales et la nécessité morale de protéger la jeunesse. L'accueil réservé aux histoires de western et de détective des fascicules Eichler en est une illustration.

Il est clair que les États-Unis ne sont pas dans une phase particulièrement brillante, que ce soit sur le plan interne ou sur le plan international - et l'on sait que, de façon générale pour les démocraties mais plus spécialement encore pour ce pays, la politique intérieure domine la politique extérieure.

Un peu d'antiaméricanisme primaire ne peut faire de mal après les commémorations grandioses du Débarquement. Depuis le plan Marshall, qui obligeait la vieille Europe à consommer la camelote made in US (treillis, ingérence culturelle...), on continue à avaler des tas de cochonneries mitonnées par l'Oncle Sam. À quand l'indigestion ?

Le public français aime la photographie nord-américaine, comme en témoigne le succès des rétrospectives de Richard Avedon, Annie Leibovitz ou Diane Arbus. D'où provient cet engouement ? Il faut remonter aux années d'après-guerre pour voir se dessiner un système d'influences, d'enseignements mais aussi de fascination qui mènera à l'hégémonie de cette production outre-Atlantique au XXe siècle.

Le président élu s'est fait fort pendant sa campagne de faire cesser le conflit en vingt-quatre heures. Aux dépens des Ukrainiens ?

Tout au long de la campagne, il s'est dit que l'élection américaine pourrait décider de l'avenir de la guerre en Ukraine. A Kyiv, à portée de missiles et loin des isoloirs, l'idée avait un goût amer.