Visiter l'Iran à vélo, qui plus est en juillet, pourrait s'apparenter à un défi physique. Karine s'y est essayée, pour vivre ce pays au rythme de ses rencontres, de nombreuses découverte et de cette culture si riche et généreuse.

Un an après le début de la révolte, le régime a-t-il remis au pas l'Iran ? Pour l'anthropologue Chowra Makaremi, malgré une cinglante répression, un processus irréversible s'est enclenché.

L'Iran est confronté à un soulèvement national remettant en question les racines islamistes (la confusion du religieux et du politique) du régime instauré en 1979. Pour comprendre les enjeux auxquels font face et le pouvoir et une société en quête de changement, il convient de revenir sur l'histoire, la géographie et les défis stratégiques et environnementaux à l'époque contemporaine.

En Iran, la contestation du régime qui a suivi la mort de Jina Mahsa Amini a gagné tout le pays et tous les secteurs de la société. Le 16 septembre 2022 à Téhéran, la jeune femme décédait après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour avoir porté le voile, obligatoire, de manière « inappropriée ». La sociologue francoiranienne Azadeh Kian décrypte la cristallisation d’une tension parvenue à son extrémité, entre une société qui s’est modernisée et un régime islamique archaïque.

Les supporters de l'Iran pensaient pouvoir profiter des trois matchs de leur équipe à la Coupe du monde pour s'exprimer contre le régime de leur pays et sa répression. Et puis les mollahs ont contre-attaqué, soutenus par leur allié qatarien, et le rêve s'est transformé en cauchemar. Reportage.

Depuis trois mois, la jeunesse iranienne se soulève sans qu'aucun média libre puisse couvrir sur place cette révolte. Des journalistes en exil recoupent alors toutes les données disponibles en ligne et mobilisent des reporters-citoyens au coeur des manifestations, pour tenter de rendre compte de la terrible répression en cours. C'est grâce à leur travail que l'Iran et le monde ont appris la mort de la jeune Mahsa Amini.

La prestigieuse université technologique de Sharif, à Téhéran, n'est pas connue pour être un foyer de contestation. Ce Polytechnique iranien est d'ordinaire la fabrique d'une élite studieuse peu politisée, une voie royale pour les cerveaux candidats à l'émigration. Le 2 octobre, dans la foulée d'une manifestation durement réprimée, le campus s'est pourtant retrouvé aux avant-postes de la révolte antirégime. Désormais, les bons élèves se soucient moins de leur diplôme que de défier le pouvoir.

À Los Angeles vit la plus grande communauté iranienne, au point que le quartier de Westwood, où beaucoup se sont installés, a été surnommé "Tehrangeles". La révolte en Iran fait palpiter le coeur des habitants. Rues et vitrines exposent panneaux, affichettes et appels à manifester, tandis que les comptes Instagram et Twitter relaient sans relâche le événements. Profondément attachée à sa culture, cette population diverse et souvent malmenée par les relations conflictuelles entre son pays d'origine et sa terre d'adoption, vit aussi un sentiment d'union inédit.

Surnommé « le bourreau », le président iranien, élu en 2021, doit sa fulgurante ascension à son effroyable talent pour endosser les pires exactions. Une personnalité sans pitié très appréciée des gardiens de la révolution, le bras armé du régime, qui n’a cessé d’expurger de ses rangs ses éléments un peu trop « modérés » à son goût.

Déboussolé par les mensonges et les volte-face d'un État paranoïaque, tenus à distance par une politique du visa erratique, les diplomates français ont le plus grand mal à comprendre le régime des mollahs, "boîte noire" aux insondables ressorts. Un défi de taille quand il faut négocier la libération des sept Français actuellement emprisonnés par Téhéran.

En mars 1979, une poignée de militantes européennes rejoignent la capitale pour épauler les Iraniennes descendues dans la rue afin de protester contre l’obligation de porter le voile voulue par Khomeiny.

Elles et ils sont des sportifs de haut niveau, des artistes talentueux ou des citoyens ordinaires. Leur parcours, leur sens de la justice, leur insoumission les ont placés dans le viseur du pouvoir iranien. Pour s'affranchir de la tyrannie des mollahs, certains ont dû s'exiler et soutiennent de loin leurs compatriotes. Ceux qui sont restés le paient au prix fort, risquant de perdre leur liberté, voire leur vie. Sommaire. Sadaf Khadem, le combat par le chaos. Toomaj Salehi, rappeur dissident. Azar Nafisi, écrivaine réveillée. Hamed Esmaeilion, l'énergie du désespoir.