"L'Eté de Kikujiro", grand oublié du palmarès de Cannes, sort au terme d'une année où les Français ont pu découvrir d'autres films de Takeshi Kitano.

Acteur, cinéaste, écrivain, peintre, ses livres sont des best-sellers, ses émissions ont fait de lui la plus grande star de la télévision japonaise et ses films ont apporté une consécration mondiale.

Avec "Dolls", superbe rêverie sur la cruauté de l'amour, le cinéaste japonais change de registre : la violence devient intérieure, le plaisir de filmer se fait de plus en plus évident, sa sensibilité se libère.

Avec "Beat", un "film de sabre", le cinéaste ressuscite le Zorro japonais, un aveugle joueur et as de la canne-épée, et triomphe enfin dans son pays.

Dans son nouveau film, le réalisateur japonais, qui est aussi star de la télé, romancier et dessinateur, se demande qui il est.

Haut les flingues ! Takeshi Kitano dégaine à nouveau sa caméra pour filmer, à Los Angeles, ses gangsters préférés, les yakuzas, dans "Aniki, mon frère".

Qui est Takeshi Kitano ? Un Coluche japonais qui, de "Sonatine" à "Feux d'artifice", Lion d'or à Venise, est devenu un géant du cinéma...

L'alternance des moments de violence et de contemplation, un art propre du plan fixe et un travail sur la temporalité dramatique font de ce cinéaste un continuateur de haïku en même temps qu'ils le placent aux cotés de ces jeunes auteurs asiatiques qui portent sur le monde et sur leur art un regard à rebrousse-poil des conventions hollywoodiennes.

Après "l'Eté de Kikujiro", où il dévoilait sa face tendre, Kitano est de retour avec une histoire de gangsters qui voit un "dur" japonais appliquer aux Etats-Unis les méthodes des yakuzas.