"Et si une cliente serbe entrait ? - C'est impossible", a répondu au notre envoyée spéciale, Florence Aubenas, Ismail Kandar, l'épicier albanais du village de Slovi.

De rancoeurs nationalistes en tentatives de redémarrage économiques, carnet de route dans une ex-Yougoslavie qui vit, entre Mitrovica et Pristina, son ultime démembrement.

"Multiethnicité", "droit au retour des réfugiés", "protection des minorités" : telle est l'orientation définie par le sommet européen de juin 2005 en vue de pourparlers sur le statut du Kosovo, qui doivent s'ouvrir cette année.

Comment les gouvernements occidentaux, pris entre leurs intérêts et leurs principes, peuvent-ils différencier leurs approches diplomatiques dans ces trois situations sans céder au cynisme ?

Douze ans après le conflit qui devait conduire la province serbe à majorité albanaise sur la voie de l'indépendance, enquêtes et témoignages révèlent l'ampleur des exactions commises par des membres de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Les victimes se comptent aussi bien parmi les civils serbes que dans les rangs des rivaux politiques de l'UCK.

Bien qu'ayant pris fin il y a près de neuf ans, en décembre 1999, la guerre qui a opposé les communautés serbe et albanaise dans la région du Kosovo, pendant plus de trois ans, a laissé des traces.

Les Occidentaux tentent de limiter les risques de sécession de la province. Tandis qu'en Serbie on cherche des solutions pour lutter contre l'indépendance, les milieux nationalistes parlent d'utiliser "tous les moyens"...

L'indépendance du Kosovo, proclamée unilatéralement en février 2008, ravive la colère des Serbes. Ces derniers ne veulent pas être coupés de ce qu'ils estiment être le berceau de leur identité.