Malgré leurs querelles, Tony Blair a promis à son ministre des Finances de lui céder sa place. Mais ce très sérieux économiste est-il taillé pour le poste ?

Auteur d'une histoire du socialisme européen - One Hundred Years of Socialism -, Donald Sassoon se penche sur l'originalité de l'expérience initiée par Tony Blair. cette volonté affichée d'un dépassement de la social-démocratie travailliste signifie-t-elle une rupture idéologique et comment peut-elle s'incarner ailleurs qu'en Europe ?

Ses adversaires politiques raillent son manque de charisme. Mais Ed Miliband, candidat du Labour, trace son sillon et pourrait accéder au pouvoir après les élections législatives du 7 mai 2015.

Sheffield, bastion de la gauche dans le nord du pays, espère voir Jeremy Corbyn, chantre de l'antiaustérité et de l'Etat providence, devenir, le 12 septembre 2015, le nouveau dirigeant du parti travailliste. Mais l'ascension éclair de cet outsider fait trembler le Labour.

Outsider devenu favori, ce député de l'aile gauche pourrait bien prendre la tête du Parti travailliste britannique le 12 septembre 2015. Un séisme dans la social-démocratie européenne.

La réélection attendue de Jeremy Corbyn à la tête du parti, le 24 septembre 2016, risque de provoquer une crise profonde. Des déchirements qui ne sont pas sans rappeler les divisions des socialistes français. En plus virulent.

Non, la crise qui balaye l'Union européenne n'évince pas mécaniquement les gouvernements sortants. Pas même lorsque les politiques qu'ils ont menées ont aggravé la détresse sociale. C'est l'une des leçons des élections générales britanniques de mai 2015, qui ont conforté un gouvernement de conservateurs millionnaires en guerre contre les démunis. Comment expliquer un tel paradoxe ?

Après la victoire de M. David Cameron aux élections de mai 2015, les éditorialistes britanniques avaient tranché : son adversaire travailliste Edward Miliband avait erré trop à gauche. Les adhérents du Labour en ont jugé autrement en lui choisissant un successeur bien moins timoré. Incarnant l'aile la plus progressiste du parti, M. Jeremy Corbyn a bénéficié d'un mouvement de masse. Parlementaires et apparatchiks n'entendent toutefois pas lui faciliter la tâche.