Le 28 décembre 1895, à Paris, dans le "salon indien" du Grand-Café, une nouvelle attraction enthousiasme la foule : les frères Lumière font défiler sur un écran des images photographiques. Ils viennent d'inventer le cinéma.

Louis Lumière fut le premier président, en septembre 1939, d'un Festival de Cannes qui n'a jamais commencé pour cause de Seconde Guerre mondiale.

C'est l'art le plus jeune, le plus populaire, le plus contesté. On annonce sa mort à chaque nouvelle poussée de sa diabolique petite soeur, la télévision. Ses plus grands réalisateurs, qui comptent à coup sûr parmi les génies artistiques du XXe siècle, ont tous partagé, depuis l'invention du parlant, le pessimisme ambiant...

A Lyon, le 19 mars 1895, Auguste et Louis Lumière réalisent une "vue photographique animée" des ouvriers et des cadres sortant de l'usine familiale. Le cinéma est né.

Il est communément admis que la "naissance" du cinéma date du 28 décembre 1895, dans le salon indien du Grand Café, boulevard des Capucines, à Paris. Parce qu'est à ce moment-là qu'a lieu la première projection publique payante. Ce jour-là il n'y a que trente-trois spectateurs dans la salle. Dont un certain Georges Méliès, magicien de son état, qui sort subjugué, avec la ferme intention d'apporter sa pierre à l'édifice de cet art naissant. On connaît la suite...

Inventeurs du cinématographe et de la photo couleur sur plaque autochrome, les Frères Lumière sont en tête d'affiche au Grand Palais. Films restaurés, salle reconstituée, écran-vitrail monumental... Rien n'est trop beau pour célébrer ces démiurges des temps modernes.

« Une curiosité scientifique sans aucun avenir commercial ». Telle était la raison avancée par Antoine, père d'Auguste et Louis Lumière, pour décliner l'offre faite par Georges Méliès, le 28 décembre 1895 au soir, d'acheter immédiatement l'ingénieux appareil mis au point par ses fils, qui venait de projeter dix « vues » (le mot « film » n'existait pas encore) de photographies animées dans le sous-sol du Grand Café de l'Hôtel Scribe. Louis Lumière lui-même, en 1896, avertissait les opérateurs engagés pour partir en mission du manque d'avenir prévisible de leur contrat.