Le magazine de Hugh Hefner a-t-il changé la masculinité ? C'est la thèse de la philosophe Beatriz Preciado qui voit dans l'homme domestique et connecté des fifties une préfiguration de l'homme contemporain.

Ils n'ont plus le mode d'emploi ! Interrogés sur ce qu'ils pensent (vraiment) des femmes, les représentants du genre masculin avouent leur confusion devant les attentes, parfois contradictoires, de leurs compagnes ou consoeurs. De la fuite au repli, du sexisme à un progressisme affiché, ils se cherchent... et s'adaptent.

On ne peut pas répondre à la question de la crise de la virilité en se cantonnant uniquement au XXe siècle. L'idée que les hommes d'aujourd'hui ne seraient plus des hommes, des vrais, comme on dit, et qu'au contraire les hommes d'hier l'auraient été, est récurrente car elle est répétitive au cours de l'histoire.

Alors que les femmes célèbrent leur journée le 8 mars, de plus en plus d'hommes se plaignent d'avoir été sociologiquement castrés. Et cherchent à redevenir des« mâles alpha »... Drôle d'époque. En complément, un échange entre l'anthropologue Mélanie Gourarier, auteur d'"Alpha mâle" (Seuil) et la philosophe Bérénice Levet, qui a publié "La Théorie du genre" ou "Le Monde rêvé des anges" (Grasset).

Près d'un an après le début du mouvement #MeToo, la réflexion sur ce qui fait un homme, sur les façons de vivre sa virilité et sur la répartition du pouvoir et des privilèges semble plus que jamais nécessaire. De l'éducation des garçons à la recherche universitaire, interroger la place des hommes dans la société est aussi une clé de voûte de l'égalité entre les sexes. Sommaire. En finir avec l'obsession de la virilité. L'éducation au coeur des combats.

Dans Laëtitia ou la fin des hommes, l’historien français dénonçait les masculinités pathologiques qui détruisent. Dans Des hommes justes, son nouveau livre, il plaide pour une masculinité de non-domination, d’égalité et de respect. Une utopie mais aussi une première étape. Dans l’intérêt de tous, y compris des mâles.

La masculinité n'est pas en crise. Et c'est un homme qui l'affirme. Le masculin, en revanche, se sent en crise, selon le chercheur canadien Francis Dupuis-Déri. Parce qu'il supporte mal que le féminin lui grapille du pouvoir et de l'espace. Or ce sentiment ne date pas d'hier et, souvent, les arguments censés justifier ce mal-être ne résistent pas à l'analyse

Ce dossier décortique le mythe de la virilité en montrant comment les hommes - en prônant cet idéal masculin inatteignable - se sont aussi tendu un piège à eux-mêmes.