L’élection de cet ultralibéral à la tête du pays, le 19 novembre 2023, traduit le discrédit de la classe politique traditionnelle. Mais il ne s’agit pas d’un “chèque en blanc”, prévient ce quotidien conservateur.

A Florencio Varela, dans la banlieue de Buenos Aires, Javier Milei a fait un très mauvais score à la présidentielle du 19 novembre 2023. Des électeurs malheureux dénoncent “les vieilles recettes ” ultralibérales.

Cet économiste ultralibéral milite pour un État réduit au strict minimum et contre la “caste politique parasitaire”. Un discours qui rencontre de plus en plus d’écho.

Exaspérés par des années d'inflation et l'incurie de la classe politique, les Argentins ont placé l'économiste anarchocapitaliste Javier Milei en tête des primaires obligatoires en vue du scrutin présidentiel du 22 octobre.

Le programme du nouveau président argentin est un concentré de néolibéralisme : réarrimer le pays au dollar étasunien ; réduire les impôts de 90 % et s'en remettre à Dieu. Un programme qui a su séduire les très riches et les très pauvres mais qui nous ramène plus de quarante ans en arrière, à l'époque où l'Ecole de Chicago avait inspiré Londres et Washington.

M. Javier Milei a peu de sympathie pour la culture, ses institutions, ses subventions – un secteur parasite, un milieu progressiste… Même si elle s’appuie sur des chiffres, son offensive n’est pas fondamentalement dictée par des choix économiques, mais par une vision politique. Un messianisme obsessionnellement « antirouge » le conduit à brandir sa tronçonneuse.

Pouvoir rémunérer ses salariés en lait ou en viande ? La « liberté » telle que l’entend le nouveau président argentin, M. Javier Milei, enchante le secteur privé ; moins les électeurs qui ont cru à ses recettes pour en finir avec la crise. Ceux-là découvrent le sens de sa promesse d’« éradiquer la caste » : servir l’oligarchie. Entre la rue et l’homme à la tronçonneuse, la bataille ne fait que commencer.

Inflation record, taux de pauvreté en fort rebond, réformes laborieuses... Le bilan du fracassant président argentin, élu il y a neuf mois, n'a rien de triomphal. Mais "El Loco" reste populaire.

Le libertarien Javier Milei est devenu président de la République en Argentine. Converti à l’anarcho-capitalisme, il a connu un succès médiatique avec ses déclarations outrancières, avant de trouver un écho dans une population affectée par la crise économique.

Dans l’Argentine anarcho-capitaliste de Javier Milei, la référence à la nation tend à s’effacer, avec notamment l’abandon de la souveraineté monétaire, tandis que la dictature (1976-1984) est réhabilitée. Le pays connaît donc une expérience de néolibéralisme autoritaire.

Élu président de l'Argentine sur la promesse de découper l'État "à la tronçonneuse", le polémiste d'extrême droite Javier Milei s'est attaqué sans attendre au modèle de financement du cinéma national, bénéficiaire d'une politique protectionniste ayant porté ses fruits depuis 80 ans. Un mauvais film d'horreur qui force le milieu à se mobiliser massivement pour ne pas disparaître.