Patrick Modiano est un auteur subtil et attachant, mais il admet lui-même écrire toujours plus ou moins le même livre et ses personnages manquent d'épaisseur. Il n'a pas la stature indiscutable du très grand romancier.

"Dans le café de la jeunesse perdue", Patrick Modiano fait à la fois le récit du début des années 1960 à Paris, le portrait d'une jeune femme endanger, et le tableau des intellectuels de l'époque.

Dans un surprenant et magnifique livre, "Des inconnues", il donne la parole à trois jeunes femmes auxquelles il prête et sa plume et ses propres souvenirs.

Annoncé comme le nouveau "roman" de Patrick Modiano, "Dans le café de la jeunesse perdue" pourrait tout aussi bien paraître sans la mention du genre. De plus en plus, l'oeuvre de Modiano tend vers la poésie, et si l'on voulait trouver un intitulé précis, on parlerait même d'une géographie poétique.

L'auteur de "la Place de l'Etoile" a consacré dix ans de sa vie à retrouver la trace d'une jeune juive disparue en 1941. Le récit de cette quête explique toute son oeuvre.

Sous la brièveté mélancolique de "Chien de printemps", quel secret ?

A travers les motifs qui s'y déploient, "Un Pedigree", admirable récit, premier texte ouvertement et directement autobiographique de Patrick Modiano, apparaît tout à la fois comme une matrice rétrospective et un condensé de l'oeuvre fictionnelle engagée par l'écrivain depuis plus de trente ans.

"Il y a comme une petite musique qui me guide...", affirmait Patrick Modiano au début de sa vie d'écrivain. Depuis quarante ans, elle n'a pas grossi, ne s'est pas faite symphonie ou opéra. Elle est restée fragile, et on la reconnaît immédiatement.

L'écrivain prête sa plume à une jeune femme esseulée qui mène, sur son passé, une enquête vaine. Modiano raconte moins une histoire qu'il ne s'abandonne à ses rêveries.

Quarante ans ! Le très récent Prix Nobel de littérature figure au sommet du numéro un de "Lire" auquel il a accordé le premier entretien.

Chacun de ses livres fait écho au précédent et semble se raccorder, par discontinuité, dans une unité cohérente. ″L'Herbe des nuits″ - titre ô combien modianesque - ne fait pas exception et nous plonge une nouvelle fois dans la quête d'un passé flou mais si présent.