1400-1300 av. J.-C., Moyen-Orient. Le fondateur de la religion juive aurait été un prêtre du culte d'Aton en rupture de ban.

Au fil des pages, le Moïse d'Attias nous apparaît beaucoup plus fragile que le puissant prophète dont Michel-Ange a taillé dans le marbre une impressionnante et noueuse statue, que Freud était allé voir à Rome et qui l'avait pétrifié. Fragile, c'est-à-dire humain. Aimable, parce qu'humain. Féminin même... Sa grandeur naît de l'humilité et se déploie dans l'incertain.

"Exodus. Gods and Kings" de Ridley Scott sort le 24 décembre 2014. Un péplum épique, le face-à-face de Moïse et de Ramsès. C'est un tout autre Moïse que nous fait découvrir Jean-Christophe Attias, celui du texte de la Bible, celui aussi des traditions juive, chrétienne ou musulmane. Un Moïse également très personnel : le plus grand prophète des juifs, un homme pourtant fragile et rempli de doutes.

Dans un essai éblouissant, Jean-Christophe Attias révèle la complexité et la modernité de la figure de Moïse.

Le monothéisme est une névrose collective fondée sur le meurtre originel du père de la « horde primitive ». En niant la judéité de Moïse, Freud procède à un second meurtre du père. Le troisième vise Freud lui-même.

Prophète le plus représenté de toute l'iconographie biblique, Moïse est une figure universelle et contemporaine. Le MAHJ consacre une foisonnante exposition à l'émancipateur des peuples.