Avec Aristote, puis les épicuriens et les stoïciens, la philosophie grecque finit par forger une morale à l'usage et visage humains, ne dépendant plus de l'Olympe ni des modèles platoniciens.

Le philosophe ne cherche pas à définir le contenu ou la nature de la morale, mais la manière dont elle peut être universelle, c'est-à-dire lorsqu'elle fait loi.

Des épopées anciennes aux incertitudes contemporaines, tours et détours d'une notion interrogeant les limites de l'humanité.

C'était en janvier 1979. Pour leur souhaiter une bonne année, j'appelle mes amis oranais Fatima et Ahmed. Comme d'habitude, ils me harcèlent au téléphone : « Quand viens-tu nous voir ? On t'attend ! Tu viens quand tu veux, pendant nos congés, on met les enfants chez les grands-parents et on te fait visiter l'Algérie ! » Cette fois-là, je cède. Je promets de venir à la fin de l'été prochain. « Promis juré ? » « Promis juré ! » Dans les semaines suivantes, l'événement qui a rempli tous lesmédias de l'époque a suscité d'étranges débats.

Les révolutions arabes nous révèlent l'aspiration mondialisée de l'individu à plus de justice. En même temps, les sciences de l'esprit font apparaître le sens moral comme une qualité humaine universelle, apparue au fil de l'évolution.

Les notions de bien et de mal sont inhérentes à toutes les cultures. Les religions se sont greffées sur un sens moral inné en proposant un habillage rituel et théorique.

Cet article a pour but de dégager les principes fondateurs d'une phénoménologie de la tendance morale - ou du penchant, voire de l'instinct moral - à partir d'un dialogue imaginaire avec Jeong Yak-yong et Fichte. Je présenterai pour commencer la théorie morale développée par chacun des deux penseurs, avant d'en évaluer la pertinence. J'esquisserai, dans un dernier temps, l'idée fondamentale qui sous-tend ces théories.

L'observatrice privilégiée des droits humains qu'est Anat Biletzki rappelle ici l'importance de la philosophie kantienne pour articuler savamment dignité, droits humains et politique.

Dans un débat philosophique portant sur les "politiques de la dignité", toute irruption du théâtre tragique grec peut sembler intempestive, tant le théâtre et la philosophie s'opposent par nature. Le premier est fiction ; la seconde est une science, la mère des sciences. Or une telle irruption, même intempestive, ne serait pas sans intérêt. C'est le postulat détaillé par Kouamé Gérard Yao, enseignant chercheur spécialisé dans l'esthétique théâtrale et les théories philosophiques du théâtre. Pour sa démonstration, il prend appui sur "Antigone", par Sophocle.

Peter Kemp, spécialiste reconnu à propos des questions d'éthique et de bioéthique, analyse les concepts d'intégrité, d'autonomie, de dignité et de vulnérabilité à l'aune des pensées de Hobbes et Kant.