Comment les morts peuvent-ils parfois sortir du cadre qu'on leur assigne ? L'anthropologue Grégory Dela place interroge les rapports mouvants des vivants à ceux qui sont partis.

En cette Toussaint 2024, l’idée de photographier les défunts semble incongrue. Mais au XIXe siècle, « immortaliser » les trépassés sur la pellicule était source de réconfort pour les proches.

Imaginez que tous les humains ayant vécu d'un coup sur Terre sortent d'un coup du tombeau... Ca ferait un beau paquet de zombies à gérer ! Qui seraient alors les plus nombreux : les vivants ou les morts-vivants ?

L'intelligence artificielle va-t-elle servir d'élixir d'immortalité ? Au fil du temps, les comptes de personnes décédées persistent sur internet, et avec eux les données qu'ils recèlent. Données qui, recombinées par IA, peuvent "ressusciter" ces personnes. Une tendance troublante apparaît, un marché aussi. Faut-il s'en inquiéter ?

Les soins reposent, par définition, sur une approche globale du patient. En gériatrie, cette approche est d'autant plus indispensable que la polypathologie - fréquente chez la personne âgée engendre une imbrication des problèmes qui complexifie la prise en charge. Le fait de savoir évaluer finement, faire des liens et adopter une réflexion systémique alliant les capacités, les ressources comme les dépendances du patient fonde une production de soins proportionnés et bienveillants.