Admiré aux Etats-Unis, Marcel Pagnol souffre d'une indifférence, voire d'un mépris profond en France. Son petit-fils Nicolas travaille d'arrache-pied à la reconnaissance de l'homme... et de son oeuvre.

Maintenant que le néo-réalisme italien semble être passé dans l'Histoire et que le temps paraît nous offrir suffisamment de recul pour apprécier les événements avec exactitude, il devient nécessaire de réévaluer ce mouvement non seulement dans son impact esthétique, mais également dans ses liens avec quelques créateurs restés dans l'ombre. Certains aspects en ont été déjà largement étudiés, mais d'autres ont été négligés par les critiques. L'aspect visuel, par exemple, a été injustement sous-évalué. Il a pourtant été, indiscutablement, l'une des contributions majeures du néo-réalisme.

Comme pour affirmer le rôle essentiel qu'il a tenu dans le néoréalisme, en 1953, Cesare Zavattini, aidé de Marco Ferreri et de Riccardo Ghione, a l'idée d'un "cinegiornale" (cinéjournal) qui proposerait dans les salles de cinéma des histoires vraies, interprétées par des acteurs non professionnels et qui mettraient en pratique les principes du mouvement. "L'Amour à la ville" en a été le premier et unique numéro, notamment à cause des ennuis qu'il rencontra avec la censure.

La Cinémathèque française propose ce mois-ci, une rétrospective Dino Risi. C'est l'aboutissement de la consécration d'un auteur qui fut, de son vivant, souvent négligé. Dans son propre pays, la critique de gauche, très influente, voyait dans la comédie italienne un dévoiement du néoréalisme et, conduite par Guido Aristarco, le bien nommé, rejetait les oeuvres de Germi, Monicelli, Lattuada, Comencini, Scola et Risi lui-même, du moins celles qui relevaient du comique. Elle refusait l'idée que le rire aidait à corriger les moeurs.