A partir d'une étude comparative (Leipzig, octobre 1989, Mexique, les années 1990, sommet du G8 à Gênes...) de la transformation des relations entre police et manifestants, et plus largement de la gestion par les Etats des mouvements sociaux et du maintien de l'ordre, les auteurs analysent le traitement de la sécurité à l'heure de la mondialisation.

L'ordre peut être imposé sans que soit nécessaire l'instauration d'un Etat policier, lit-on dans la conclusion de ce livre intitulée Vers la société autoritaire. Lorsque la vue de l'uniforme des forces de l'ordre rassure les esprits faibles, la tentation de légitimer l'autoritarisme n'est pas éloignée. M. Rajsfus est notamment l'auteur de nombreux ouvrages sur la France pendant l'Occupation.

L'auteur fait l'inventaire de ce qui, selon lui, restreint les libertés individuelles, tout en pointant du doigt le fait que le désir de ces mêmes libertés est de plus en plus croissant. Il dresse un tableau de la naissance des droits de l'homme modernes et du développement en parallèle des mesures coercitives de ces droits.

Le livre passe en revue les multiples facettes de l'injonction au bonheur sécuritaire. Les mots de coercition volontaire sont conçus comme des anesthésiants visant à faire passer la pilule de l'ordre sécuritaire.

Né dans les années 1960, le concept d'arme qui ne tue pas joue désormais un rôle important dans les stratégies policières de maintien de l'ordre. La gamme des armements s'étend des moyens de disperser une foule par des gaz ou autres moyens incapacitants jusqu'au Taser. Les enjeux éthiques, stratégiques et politiques des armes létales sont envisagés, interrogeant le mode de gestion de la violence.