Alors que la récente crise économique et financière a refaçonné l'ordre institutionnel de la gouvernance économique de l'Union européenne, le rôle de la Commission est remis en question. Cette dernière est, en général, présentée sur le déclin, mais les auteurs avancent ici une perspective plus nuancée. Sa capacité à déterminer les priorités de l'Union s'est en effet affaiblie à cause du leadership croissant du Conseil européen ; pourtant, la mise en oeuvre d'une grande majorité de décisions concernant la gouvernance économique dépend toujours de l'exécutif de l'Union.

Plutôt que de subir un probable ralentissement des échanges internationaux, l'UE devrait se servir du protectionnisme pour favoriser l'emploi et la transition écologique.

Réflexion sur la solution que représenterait une reconstruction monétaire et financière, en appui sur la Banque Centrale européenne, pour sortir la zone euro de sa situation de crise, et par la même occasion accompagner la transition écologique, le volet financier de la crise actuellement traversée traduisant en effet un modèle fondé sur la destruction croissante des ressources naturelles et des grands équilibres écologiques. Les points abordés : dépasser le dogme monétariste ; à la puissance publique, la planche à billets ; financer la transition verte par la monnaie.

L'Europe délaisse le social au profit de l'économique. Denis Clerc revient sur la construction de l'Union pour examiner cette idée largement partagée : le libéralisme l'emporte-t-il en tous points ? Que reste-t-il de social à l'Europe aujourd'hui ?

La crise déclenchée en 2008 est fondamentalement une crise de surendettement, qui n'a pas été résolue par l'intervention des Etats. Ceux-ci ont maintenant pris en charge les dettes privées, réduisant d'autant leurs futures marges de manoeuvre. Une nouvelle crise est-elle enclenchée ?

La crise grecque dévoile le fonctionnement de l'Union européenne, comme en témoigne ici l'ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis. Elle a mis au jour la distance qui s'est créée avec les ambitions formulées par les pères fondateurs - démocratie, solidarité et prospérité. Elle a également consacré la victoire d'une idéologie venue d'Allemagne, l'ordolibéralisme. Aux paris perdus du premier ministre grec Alexis Tsipras a répondu l'aveuglement historique de l'Union, qui se montre désormais ouvertement hostile à toute perspective progressiste en son sein.

Le 1er janvier 2002, la monnaie unique (créée en 1999) entrait en circulation. L'atmosphère de jubilation qui caractérisa la célébration de l'événement dans la presse tranche avec les doutes que suscite désormais une devise rêvée à Paris, conçue à Bruxelles et frappée à Francfort. Au point qu'investisseurs et entreprises s'interrogent : l'euro soufflera-t-il sa onzième bougie ?

Si l'euro échoue, annonçait la chancelière allemande Angel Merkel, le 13 mai 2010, c'est l'Europe qui échoue. Onze ans après la création de l'euro, la Banque centrale européenne a renoncé à tous ses principes pour tenter d'enrayer la crise financière. Un seul mot d'ordre : sauver la monnaie unique. Enquête sur les fondements de volontarisme europhile. Et sur ses bénéficiaires.

En Espagne, des manifestants ont occupé les grandes places du pays, dénonçant une démocratie qui ne les représente plus et rejetant une crise qui n'est pas la leur. Dans la zone euro, la contestation bourgeonne, et prend peu à peu pour cible une Union qui a servi de courroie de transmission aux exigences des marchés. Mais l'Europe peut-elle être de gauche ?