L'Espagne, le Royaume-Uni et l'Irlande sont les plus touchés

Dotés de nouvelles structures, les Vingt-Sept doivent trouver des solutions : économiques, environnementales, humaines. De l'Espagne régnante à l'Allemagne unifiée ; des scandales d'Italie aux scandaleux paradis fiscaux.

Face à la crainte d'une contagion, la riposte des Vingt-Sept est sans précédent. Exigés en contrepartie, les plans de rigueur se succèdent. Les manifestations aussi.

Récession inédite, déficits record, endettement massif, chômage (il devrait passer de 7,5% de la population active fin 2008 à 10,2% en 2010)... Le souffle de la crise économique met à rude épreuve la cohésion de l'union monétaire

Dire une chose et son contraire, tout en bénéficiant du statut d'oracle : c'est le privilège des « marchés ». Télescopage révélateur, les voici qui dénoncent d'un même souffle la ruine de l'économie grecque, étouffée par l'austérité, et la désinvolture italienne, qui en ralentit la mise en oeuvre. Ne peut-on imaginer une autre « règle d'or » que celle qui consiste à s'affranchir à ce point du joug de la raison ?

L'échec de leurs politiques a privé les partisans de l'austérité de l'argument du bon sens économique. De Berlin à Bruxelles, les gouvernements et les institutions financières fondent désormais leur évangile sur l'éthique : la Grèce doit payer, question de principe ! L'histoire montre toutefois que la morale n'est pas le principal arbitre des conflits entre créditeurs et débiteurs.

A la Bundesbank, il fut la voix de la rigueur. Président d'UBS, il lance un cri d'alarme pour l'Europe... et la France.

Le "Dr. Doom" grec. C'est par ce surnom - "M. Catastrophe" - que nombre de ses concitoyens connaissent Yanis Varoufakis, ancien conseiller de Georges Papandréou. Cet économiste iconoclaste fait partie du petit nombre des experts qui ont prédit la crise des subprimes. Mais c'est en critiquant les plans de sauvetage d'Athènes, en 2010 et 2011, qu'il s'est rendu célèbre, s'attirant au passage l'hostilité des cercles dirigeants du pays, au point de devoir s'exiler aux Etats-Unis, en 2011.

Soixante ans après la signature du traité de Rome, qui avait donné naissance à la CEE, l'Union européenne fait face à une crise existentielle qui, à défaut d'une refondation suffisamment ambitieuse, pourrait se révéler fatale.

Face à la crise de l'Union, les Européens ne doivent pas céder à la tentation du repli sur soi. Plaidoyer d'un europhile.

Le bateau ne coule pas encore, mais il prend l'eau : au sein de l'Unon européenne, et en particulier de la zone euro, l'affaire grecque a mis au jour la fragilité de l'union et de la solidarité européennes. Berlin et Athènes échangent des noms d'oiseau, tandis que la France attaque l'Allemagne. Le sommet des 25 et 26 mars 2010 qui se tiendra à Bruxelles permettra-t-il d'harmoniser les discours et d'avancer des propositions constructives ? Rien n'est moins sûr...