Au Bangladesh, en Ouganda, au Pakistan, des médecins et des ONG se battent pour que tous puissent bénéficier des vaccins tenus pour acquis en Occident.

Le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants passera de trois à onze d'ici à 2018. Une décision gouvernementale qui suscite bien des débats dans l'opinion publique. L'Etat peut-il disposer de notre santé ? Le philosophe Olivier Rey, spécialiste d'Ivan Illich (1926-2002), un penseur critique des institutions médicales, répond.

Chaque Français dépense chaque année 525 euros en médicaments. Une manne que se disputent les industriels du secteur.

Ils ont éradiqué des maladies et sauvent des millions de vies. Mais les doutes sur leur efficacité et leurs effets indésirables suscitent la méfiance.

En 1998, avec son premier plan de lutte contre la douleur, la France faisait figure de pionnière. Mais aujourd'hui, faute de moyens et d'une organisation des soins adéquate, le combat est loin d'être gagné.

Alors que plusieurs services d'urgences sont en grève depuis mars, les mesures annoncées du plan "Ma santé 2022" restent très en deçà des besoins.

Destinée aux étrangers en situation irrégulière sur le territoire français et disposant de peu de moyens, l'AME, aide médicale d'Etat, leur permet d'être remboursés lorsqu'ils accèdent aux soins. Ce dispositif souffre toujours, en 2020, de critiques affirmant qu'il encourage le tourisme médical et la venue en France de personnes étrangères venant uniquement se faire soigner à bas coût. Une étude réalisée par l'Irdes et l'université de Bordeaux tend toutefois à contredire ces rumeurs. Selon l'étude, l'AME reste même sous-utilisée, puisque seules 49 % des personnes éligibles y ont recours.

Il a fallu plus de trois semaines à Pékin pour alerter l'OMS sur la crise sanitaire de Wuhan. Et attendre la parole du chef du régime autocratique pour que soient enfin déployées des mesures contre la contagion.

Tandis que le nombre de contaminés par le Covid-19 grimpe de jour en jour, l'angoisse gagne du terrain, réveillant nos peurs ancestrales. Le gouvernement multiplie les mesures de précaution, les économistes s'inquiètent, les hôpitaux sont sur le pied de guerre... Les scientifiques, eux, travaillent en réseau pour essayer de prendre le virus de vitesse. Sommaire. La grande peur de l'épidémie. "Un mélancge de terreur et de fascination". Traqueurs de virus. La course au traitement.

Le ministre de la Santé a annoncé avoir commandé 5 millions de tests rapides. Un changement de stratégie, alors que le gouvernement était critiqué pour en avoir fait un usage jugé trop parcimonieux.

Pour la grande sociologue franco-israélienne Eva Illouz, la crise sanitaire planétaire a exposé "l'imposture" du néolibéralisme qui, en privant l'Etat des ses ressources, a fait passer l'intérêt public au second rang. Elle appelle à une coopération mondiale d'un type nouveau.

Professeur émérite au Collège de France, titulaire de la chaire "Etat social et mondialisation : analyse juridique des solidarités", le juriste Alain Supiot, auteur de très nombreux ouvrages, dont "L'esprit de Philadelphie", "La gouvernance par les nombres", "Le travail n'est pas une marchandise" ou "La force d'une idée", revient sur les croyances et le programme néolibéral qui ont conduit au démantèlement méthodique des trois piliers de l'Etat social ; Etat social dont on redécouvre soudainement l'utilité à la faveur de la crise sanitaire.