Trois ans après le 11 septembre et au lendemain des conventions démocrate et républicaine, l'essayiste américain analyse les enjeux de l'élection présidentielle.

Pour les Etats-Unis, pour le monde, pour nous, la réélection de George W. Bush serait une catastrophe.

Dans un pays où les emplois stables disparaissent, où les inégalités augmentent, où la domination anglo-saxonne devient chaque jour plus précaire et où la tragédie du 11 septembre 2001 a exacerbé le besoins de sécurité, George Bush joue la carte du vote "testostérone" pour apaiser les angoisses de ses compatriotes.

Le retard de John Kerry dans les sondages se réduit de jour en jour, en raison surtout de l'aggravation du chaos irakien : plus d'un Américain sur deux juge aujourd'hui que l'invasion de l'Irak a rendu le monde moins sûr. Face à son adversaire démocrate, George W. Bush pourra-t-il se contenter, comme il l'a fait jusqu'à présent, de se déclarer optimiste et de proclamer sa foi dans la justesse de sa cause.

Dans les "swing States", ces Etats clés où George Bush et John Kerry sont au coude-à-coude, chaque voix peut faire la différence. Au porte-à-porte, quartier par quartier, les équipes des deux candidats s'affrontent pour mobiliser leurs fidèles et convaincre les électeurs indécis.

Alors que les pronostics restent extrêmement serrés, où en sont les candidats, quels sont leurs atouts et leurs faiblesses dans la dernière ligne droite ?

Soutenus par la droite vaticane, qui considère l'administration républicaine comme une alliée décisive dans sa lutte contre l'avortement et l'euthanasie, les prélats conservateurs n'hésitent pas à appeler leurs fidèles à voter contre John Kerry.

L'acteur et réalisateur, porte-drapeau de la lutte anti-Bush, s'exprime sur les élections, la guerre d'Irak, son nouveau film, ses peurs et ses espoirs.

Depuis 1972, l'Amérique profonde vote largement républicain. Dans un pays qui n'est toujours pas remis du traumatisme du 11 septembre 2001, cette réalité risque de peser plus lourd dans les urnes que les performances médiatiques des candidats. C'est ce que montre l'étude réalisée, comté par comté, par le géographe Frédéric Salmon.

Les géants américains de l'armement ont mis tout leur poids - et leur argent - dans la balance pour faire réélire George Bush. Ils ont de très bonnes raisons pour cela : jamais dans l'histoire des Etats-Unis le pouvoir politique n'avait été aussi favorable à leurs intérêts - et complaisant à leurs manigances. Sous Bush Junior, le complexe militaro-industriel est plus qu'un lobby : il est carrément installé aux commandes.

A cinq jours du scrutin, la Floride, dont les voix avaient été décisives en 2000, apparaît comme l'Etat où se décidera une fois encore l'issue de la course à la Maison-Blanche. Avec le risque d'un nouveau chaos le soir de l'élection. Instantanés d'une campagne indécise jusqu'à la dernière seconde...