Au tour de la chambre haute de s'emparer de la réforme des retraites... et de poser ses conditions au gouvernement. Car, en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée, l'exécutif doit aller chercher des compromis au Palais du Luxembourg, très satisfait de son nouveau rôle d'arbitre sous ce quinquennat.

Mais quelle mouche a piqué le syndicat dit "réformiste", d'ordinaire si enclin au compromis ? Dans les manifs et les grèves, les chasubles orange figurent en première ligne. Voici pourquoi.

Un président élu après une non-campagne qui veut imposer une réforme dont le pays ne veut pas, des députés qui font le choix du chahut puéril : ces casseurs sapent les fondements de la République. Sommaire. Comment ils abîment la démocratie. Dialogue social méprisé : quand Macron piétine les corps intermédiaires. La symphonie des immatures... Et la symphonie des députés qui bossent. Une présidence qui tourne en rond.

Pour sortir de la crise politique et sociale, pour éviter de voir la violence l'emporter sur la délibération, il faut donner la parole au peuple. Dans un texte signé par 160 000 citoyens dont plusieurs personnalités, "Marianne" appelle à l'organisation d'un référendum sur la réforme des retraites. Sommaire. Retraites. Un référendum, la seule issue démocratique ! Un référendum pour donner la parole au peuple : ils l'ont déjà signé. Macron fragmente, les syndicats cimentent. Histoire secrète d'un naufrage démocratique.

Emmanuel Macron prend-il la mesure de la colère qui s'exprime ? Car elle vient de loin, cette colère, et mérite qu'on la considère. Depuis quarante ans, les Français ont subi une perte de souveraineté politique, budgétaire et commerciale. Peuvent-ils accepter que leur volonté soit une nouvelle fois impunément bafouée ? Sommaire. Le mépris. Le vide des mots, le choc des propos. Fâchés mais pas factieux : mais jusqu'où ira leur colère ? Eux aussi, ils veulent un référendum. La police à son tour, piégée dans la nasse.

Le chef de l'Etat a sommé sa Première ministre de continuer de tendre la main aux Républicains. Sur les 61 députés LR, 19 ont voté en faveur de la censure d'Elisabeth Borne sur la réforme des retraites, largement influencés par la sociologie électorale de leurs circonscriptions.

Douze intellos et une question pas coton. Comment réparer la démocratie ? Vous avez quatre heures, ou plutôt deux, trois pages, a-t-on laissé comme consigne à Edgar Morin, Emmanuel Todd, Danièle Sallenave, Michel Onfray, Alexandre Jardin, Julia de Funès, Barbara Stiegler, Dominique Schnapper, Luc Rouban, Thierry Keller, Pierre Vermeren et Stéphane Rozès. Voici leurs réponses constructives, fantasques, incongrues, courageuses... Sommaire. Polycrise de civilisation, par Edgar Morin. La fureur... de débattre !, par Dominique Schnapper. Le pays dont le prince est un enfant, par Michel Onfray.

Entre des oppositions qui réclament la censure de la réforme des retraites et une Macronie pressée de clore la séquence, l'institution présidée par Laurent Fabius endosse, derrière sa façade juridique, un rôle éminemment politique.

Pourquoi le courant ne passe pas entre le leader de la CFDT et le président.

Pour le think tank social-libéral, la réforme est indispensable, mais ne suffira pas. En outre, elle sacrifie les jeunes et n'abolit pas les privilèges.

D’un côté, des manifestants en nombre, animés d’une résolution froide, un soutien croissant dans l’opinion, un rejet du passage à 64 ans qui atteint 93 % des actifs. De l’autre, une mystérieuse désinvolture du pouvoir qui empile les messages (travailler plus pour équilibrer les retraites, financer le grand âge, réduire l’endettement ou simplement produire plus de richesse…) et paraît fuir un débat qu’il a limité au strict minimum au Parlement.

La députée est un des rares membres de la majorité présidentielle à avoir annoncé qu'elle ne voterait pas la réforme en l'état. Représentante de l'aile gauche du groupe Renaissance à l'Assemblée, l'ancienne socialiste va déposer des amendements pour infléchir le projet. Mais pas question pour autant de mener la fronde.