Au président turc, le titre de grand trublion de l’année 2020. Syrie, Libye, Haut-Karabakh, mer Égée, Chypre... Autant de fronts où la Turquie a mobilisé ses troupes et enkysté sa présence pour s’imposer en incontournable partenaire de la sortie de crises que Recep Tayyip Erdogan a lui-même attisées à dessein. Il a aussi alimenté avec l’Union européenne une confrontation sans filtre, engagée depuis quelques années. Quand Emmanuel Macron affûte sa loi sur le "séparatisme islamiste", il met en doute sa "santé mentale".

Engagées en 2005, les négociations d'adhésion sont à l'arrêt. Repartiront-elles un jour ? Réponse après le référendum convoqué le 16 avril 2017 par Erdogan pour conforter son pouvoir personnel. En complément l'éclairage d'Egemen Bagis, ancien ministre d'Ankara ayant participé aux négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.

Ce chef d'Etat fait un rêve d'une incongruité totale : devenir l'Atatürk islamiste, alors que le fondateur de la Turquie moderne nourrissait les pires préventions à l'égard de l'islam. A 63 ans, Recep Tayyip Erdogan se verrait bien poursuivre sa carrière sous les habits d'un autocrate. Il sait qu'il tient l'Europe par l'une de ses cordes les plus sensibles. Et il en abuse... Sommaire. Turquie-Europe : le risque de rupture. Les exaltés du pays profond. Ahmet Insel : "Erdogan est imprévisible". Jana Jabbour : "Son modèle n'est pas exportable". A Istanbul, la résistance s'active.

Pour le régime turc, Paris est une cible de choix. Et la religion un paravent bien commode...

La Turquie, attraction européenne aidant, paraissait engagée sur la voie d'une modernisation démocratique tranquille. La voici repartie vers un système autoritaire. Levent Yilmaz en fait ressortir l'enracinement dans l'histoire du pays.

Islam, culture, investissement : en dépit de ses outils, la diplomatie de la Turquie pâtit, en Europe et ailleurs, de la dérive autoritaire de son président.

Pour la première fois depuis soixante-cinq ans, un président turc est en visite officielle à Athènes. L'occasion pour l'autocrate Recep Tayyip Erdogan, garde-frontière de l'Union européenne, d'accentuer la pression migratoire aux portes de l'Europe.

L’assassinat à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi révèle la forte tension entre la Turquie et l’Arabie saoudite. Ce sont deux conceptions de l’islam sunnite qui s’affrontent. C’est aussi une question de leadership sur le monde musulman. Ce n’est pas sans lien avec la question iranienne, ni avec la position des Etats-Unis qui hébergent le prédicateur Fethullah Gülen, ennemi numéro un du président turc.

Déterminée à renforcer coûte que coûte son rôle sur les plans régional et international, la Turquie s'est lancée dans une guerre d'influence tous azimuts qui pourrait in fine lui aliéner ses partenaires historiques.

L'expansionnisme turc fonctionne à plein régime. La preuve par Recep Taiyyip Erdogan, qui avance ses pions sans trembler, aussi bien en Serbie qu'en Libye. Sommaire. Balkans. Le retour de l'empire ottoman. Libye. L'Italie recule là où Erdogan avance.

Très impliquée en Libye aux côtés du Gouvernement d'entente nationale (GNA), que dirige Payez al-Sarraj, la Turquie avait, en janvier 2020, envoyé des forces pour aider ce dernier à contrer l'offensive du maréchal Haftar, soutenu, lui, par les Emirats arabes unis, l'Egypte et la Russie. La situation ayant tourné à l'avantage du GNA, les parties adverses ont signé un accord de cessez-le-feu le 23 octobre 2020.

La Turquie lance des recherches sur les hydrocarbures dans l'espace maritime grec, au risque d'un engrenage dangereux. L'Union européenne se couchera-t-elle devant ce coup de force ? PAR ET FABIEN PERRIER