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Erdogan, l'ambition sans freins d'un autocrate

Bulletin : Politis, 1650
Numéros de page :
pp.18-24
Au président turc, le titre de grand trublion de l’année 2020. Syrie, Libye, Haut-Karabakh, mer Égée, Chypre... Autant de fronts où la Turquie a mobilisé ses troupes et enkysté sa présence pour s’imposer en incontournable partenaire de la sortie de crises que Recep Tayyip Erdogan a lui-même attisées à dessein. Il a aussi alimenté avec l’Union européenne une confrontation sans filtre, engagée depuis quelques années. Quand Emmanuel Macron affûte sa loi sur le "séparatisme islamiste", il met en doute sa "santé mentale". Dans le même temps, deux des trois mouvements musulmans qui rejettent la "charte des principes pour l’islam de France" sont turcs. Les Loups gris pro-Erdogan (interdits depuis novembre 2020 en France) agressent la communauté arménienne et les pressions d’Ankara se multiplient contre les militant-es kurdes. Mais c’est en Turquie que l’avidité de pouvoir d’Erdogan s’exprime le plus implacablement – démocratie piétinée, droits humains cadenassés, répression arbitraire. Sur fond d’un laisser-faire de l’Union européenne et, jusqu’à présent, des Etats-Unis, qui interroge sur leur volonté de s’opposer aux ambitions d’un autocrate désormais proche du dictateur. Sommaire. "L'Europe se déconsidère en laissant faire Erdogan". Le HDP, cette opposition à abattre. La mise au pas des institutions. Erdogan surfe sur l'islamophobie. Les Kurdes de France pris en étau.