Inexistant dans la langue française il y a un demi-siècle, le mot " empathie " a surgi du néant. L'empathie a été depuis promue au rang des enjeux humains les plus fondamentaux. La prolifération des publications sur le sujet est un signe qui ne trompe pas. L'empathie est à la mode. Pour les uns, elle serait le fondement même de la morale, de la coopération et de l'attention à autrui, autant dire de l'humanité.

Etre capable de garder un secret est souvent envisagé comme une grande qualité. Et c'est vrai. Pourtant, le droit au secret de chacun ne peut pas constituer la seule règle de vie d'une communauté, et encore moins d'une famille. Pour vivre ensemble, il faut pouvoir établir des liens de confiance et ceux-ci se tissent de façon privilégiée dans les confidences partagées...

Le succès des émissions culinaires en témoigne : la cuisine est aujourd'hui un plaisir largement partagé. Mais elle ne se cantonne plus aux fourneaux ! Les mangeurs sont toujours plus sensibles aux modes de production des aliments, explique le sociologue Jean-Pierre Poulain.

Un Français ne dîne pas comme un Américain, une famille africaine comme des paysans indiens... Tour du monde des postures alimentaires avec le géographe Gilles Fumey. En complément, l'éclairage de la philosophe Corinne Pelluchon : "Quand je mange, je confesse la place que j'accorde aux autres".

Sous ses airs moqueurs, le terme "bobo" alimente une vision réactionnaire de la société et contribue à brouiller les rapports entre classes sociales.

Faire les courses ou le ménage, soulager la douleur de celui qui souffre ou veiller sur des enfants, autant d'activités humaines, trop humaines, qui traduisent concrètement, parfois de manière ingrate, la sollicitude et la prise en charge d'autrui. Majoritairement féminin, le soin des autres est non rémunéré quand il est domestique, souvent mal rétribué quand il est un métier à part entière.

A-t-on encore besoin du concept de société pour penser les rapports sociaux ? La question divise les sociologues.