Plonger dans ses souvenirs est l'une des meilleures façons de prendre contact avec soi. Si notre existence se conjugue à tous les temps, c'est en effet dans notre passé qu'elle trouve ses fondations ; heureux ou douloureux, nous lui devons l'essentiel de ce que nous sommes. Mais il peut aussi nous paralyser.

Vous souvenez-vous de cette chute, il y a dix ans ? Pas du tout ? Et bien, votre organisme, oui. Témoin de nos parcours de vie, il garderait en lui tous les chemins - agréables ou désagréables - que nous empruntons.

Bombardé d'informations, d'images, de sons, notre cerveau sature. Et, à force d'utiliser des technologies qui mémorisent à sa place, il en oublie parfois de fonctionner. La solution ? Le faire travailler.

Après avoir repéré les neurones associés à un souvenir chez des souris, des chercheurs du MIT sont parvenus à faire remonter celui-ci à la surface ! Un exploit plein de promesses.

A la Libération, le mouvement associatif des déportés n'ignorait pas la lutte pour le "devoir de mémoire" et l'appel à la jeunesse qui s'organisa après 1954 sous son égide relevait tout à fait de ce terme.

Choisir de ne garder que les bons souvenirs et faire disparaître les mauvais ? Non, il ne s'agit pas d'un rêve. Grâce à l'imagerie cérébrale, une équipe vient en effet de mettre au jour le chemin neuronal qu'emprunte un souvenir en route vers l'oubli.

La suggestion et l'imagination créent des souvenirs d'événements qui ne se sont jamais produits.

Certains souvenirs résistent au temps. Ils sont inscrits dans des connexions neuronales qui s'affaiblissent tant que le souvenir n'est pas rappelé, mais persistent et se renforcent très vite dès qu'on y fait appel.

Comment avoir une vision cohérente de sa vie quand on oublie tout au-delà de deux minutes ? Telle est la question posée par le film culte de Christopher Nolan. Constat troublant : le cerveau organise ses bribes de souvenirs dans le sens qui correspond à ses désirs.