Tarantino déchaîné, au sommet de son art, tel il nous est apparu dans son septième film (les deux ″Kill Bill″ n'en faisant qu'un selon lui), ″Django Unchained″. Une bonne raison pour réaliser notre sixième entretien avec lui. A l'approche de ses cinquante ans, le cinéaste wonder boy n'a pas changé depuis notre première rencontre, il y a vingt ans, au lendemain de la projection de son ″opera prima″, ″Reservoir Dogs″ (hors compétition au festival de Cannes) : volubile, gouailleur, simple, disséquant avec brio ses propres films et ceux des autres, tels un Scorsese ou un Tavernier.

Lors de la présentation à Cannes de Boulevard de la mort en 2007, Quentin Tarantino avait accordé aux Cahiers un long entretien, qu'il a souhaité poursuivre. A partir de la fabrication d'Inglorious Basterds, il revient sur son rapport aux genres, et aux histoires : les récits, écrits et filmés, et la place qu'y tiennent les personnages, mais aussi l'histoire du cinéma, et la grande histoire

Jamais, sans doute, le premier étage du Café de Flore, où Quentin Tarantino nous avait donné rendez-vous, n'a entendu autant de titres de films que pendant les deux heures de notre nouvel entretien avec lui. Le cinéaste, avec son débit de mitraillette, n'a guère changé depuis notre première rencontre en 1992 sur la Croisette, où son "Reservoir Dogs" avait fait sensation hors compétition.

Dans "Kill Bill, volume 1", on ne cause pas, on découpe l'humanité en rondelles. François Forestier a tenté de poser quelques questions à cet agité du bocal, passionnée de série B.

Après six ans d'absence, son retour était très attendu. Avec "Kill Bill", le réalisateur le plus turbulent des années 90 montre qu'il n'a rien perdu de son appétit de cinéma, ni de sa jubilation à se jouer des règles et des genres.

Du diptyque "grindhouse", initié par Robert Rodriguez, on ne verra à Cannes que le volet réalisé par Quentin Tarantino : "Boulevard de la mort" Histoire d'un projet mal compris.

Dans "Les Huit Salopards", un western qui sortira le 6 janvier 2016, le cinéaste de "Kill Bill" réunit huit crapules dans une taverne, après la guerre de Sécession. Une ode revendiquée à l'abjection. Entretien-vérité.

Palme d'or 1994 pour "Pulp Fiction", Quentin Tarantino est le président du jury de ce 57e Festival de Cannes.

Même son débit vocal ressemble à une rafale de mitraillette. En mai 2009, Quantin Tarantino scotchait la Croisette avec Inglourious Basterds, film totalement fou où Brad Pitt collectionne les scalps de nazis sur fond de westerns-spaghetti et de références à Henri-Georges Clouzot. La fête du cinéma en un seul film, en quelque sorte

Chaqun de ses films est un événement et "Django Unchained", son incursion dans le western, ne déroge pas à la règle. Pour "Studio Ciné Live", Quentin Tarantino s'est également inventé journaliste, se livrant comme jamais et offrant même son top des meilleurs sequels. Un vrai cadeau de Noël.

Entretien avec Quentin Tarantino.