Chroniqueur à la BBC et au "Financial Times", Tim Harford repense l'économie à travers les inventions. Son message : n'ayez pas peur des changements. Sur le long terme, ils surprennent mais ne déçoivent pas.

Dans son essai "Il faut dire que les temps ont changé ...", qui parait chez Albin Michel, notre chroniqueur Daniel Cohen, directeur du département d'économie de l'Ecole normale supérieure, analyse les bouleversements économiques, sociaux et politiques de ces cinquante dernières années. A la société industrielle et ses certitudes productivistes succède une nouvelle ère numérique pleine de potentialités et de dangers pour l'homme, qui devient sa propre matière première. Entretien exclusif

Depuis la dernière glaciation, des épisodes arides ont contraint l'humanité à s'adapter, donc à innover. C'est au marges des déserts que les efforts d'adaptation des populations humaines et leurs conséquences ont été les plus spectaculaires.

Ce penseur américain, spécialisé dans la prospective techno-sociétale, est devenu l'un des inspirateurs du PS.

Les radiofréquences émises par les antennes-relais ou les téléphones portables n'ont pas de nocivité prouvée. Mais la musique MP3 rend sourd ; le bisphénol A contenu dans les biberons n'est pas dangereux... Jusqu'à ce qu'une étude prouve le contraire... Faut-il avoir peur pour autant et se protéger à coup de principe de précaution ?

Il est assurément trop tôt pour donner un sens précis à la révolution culturelle qui accompagne les changements introduits dans nos vies par les technologies numériques, si ce n'est que l'ampleur du bouleversement en cours et de leurs conséquences attendues soutient la comparaison avec celle de la révolution industrielle. Mais l'on sait en revanche qu'il n'en allait de rien de moins alors, ainsi qu'à la Renaissance, que d'une image du monde et de la représentation que l'homme se faisait de la place qu'il avait à y tenir.

Les années passent et le fossé qui sépare les ″digital natives″ et les ″digital immigrants″ ne semble pas près de se combler, chez les bibliothécaires comme chez les usagers. L'analphabétisme numérique bride l'accès aux ressources et limite la portée de l'offre de nouveaux services. Un déphasage entre discours et réalité qui appelle à multiplier la formation des uns et des autres.