Rivalités, coups bas, guerre de succession... Même si personne n'en parle ouvertement, la disparition prochaine du roi Bhumibol dicte désormais toute la vie politique.

Derrière les divisions qui s'expriment à l'approche des élections du 3 juillet 2011 se cache une angoisse profonde. Celle de la disparition annoncée du roi Bhumibol, sur le trône depuis 1946.

Jusqu'à il y a peu, les établissements Victoria's Secret ou Emmanuelle, c'était lui, le prince des proxénètes. Une trahison plus tard, Chuwit Kamolvisit est parti en croisade contre la corruption et s'est fait élire député à Bangkok.

Quelques mots contre le roi suffisent à déclencher la vindicte. Dans un pays où pleuvent les condamnations pour crime de lèse-majesté, une étudiante vit un enfer depuis trois ans.

Le gouvernement de Yingluck Shinawatra entame une année particulièrement tendue.

En prenant la tête du mouvement populaire, l'ancien parlementaire a réussi à forcer le gouvernement à dissoudre le Parlement.

Comme Thaksin, son frère, Yingluck a été renversée par un coup d'Etat militaire. Depuis près d'un an, la junte au pouvoir s'acharne contre elle. Finira-t-elle derrière les barreaux ?

La condamnation de l'ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra par des parlementaires aux ordres de la junte militaire ne sert qu'à justifier le putsch.

Près d'un an après leur coup d'Etat, les militaires se sont dotés des pleins pouvoirs, comme pour masquer leur effroyable incompétence.

Prayuth Chan-ocha, le chef de la junte au pouvoir depuis un an, impose un régime désuet. Pourtant la Thaïlande n'est plus celle des années 1960.

La junte militaire se fait de plus en plus brocarder sur la Toile. Contre un régime autoritaire et inégalitaire, la population se sert de l'ironie comme d'une arme.

Les autorités ont interdit la distribution d'un film et des articles évoquant les dissensions au sein de la junte. Des mesures qui ne règlent pas le fond des problèmes.