Résistante, militante anticolonialiste, cette figure de l'ethnologie française, qui s'est battue contre toutes les formes de violence et d'injustice, s'est éteinte le 19 avril 2008 à l'âge de 100 ans.

Plusieurs documentaires éclairent les destins de femmes qui furent de grandes figures de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, alors que Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz entrent au Panthéon.

L'ethnologue livrait un essai pionnier sur la condition des femmes dans les sociétés méditerranéennes.

L'ethnologie a été, de naissance, plus que n'importe quelle autre science humaine, tiraillée entre l'exigence humaniste de se mettre à la place de l'autre et l'impératif objectiviste propre à la démarche scientifique. Tzvetan Todorov revient sur deux oeuvres marquantes dont le parallèle illustre exemplairement ce dilemme, celles de Claude Lévi-Strauss et de Germaine Tillion.

De l'Algérie à Ravensbrück, de l'ethnologie à la Résistance et à la guerre d'Algérie, Germaine Tillion est demeurée fidèle à ses idées et à une certaine conception du savoir et de l'engagement : privilégier l'action à plusieurs, refuser l'aveuglement idéologique, ne rien attendre des pouvoirs en place.

Son témoignage sur la déportation et son rôle pendant la guerre d'Algérie ont rendu célèbre cette ethnologue qui fête aujourd'hui ses 100 ans.

La relecture de l'ouvrage anthropologique sur la condition féminine dans le monde méditerranéen permet de comprendre la relégation des femmes à partir d'une description de structures de la parenté propre à la "société des cousins".