A la mi-mai 2008, l'Ukraine est devenue membre de l'Organisation mondiale du commerce. Ce nouveau pas dans son intégration au monde occidental ne compense toutefois pas l'échec subi au sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, le 3 avril : les pressions russes et les réticences franco-allemandes avaient empêché l'accès de Kiev - comme de la Géorgie - au plan d'action en vue de l'adhésion.

Lancée par six Etats au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Communauté européenne s'est élargie au fil du temps pour compter aujourd'hui 25 membres. L'Union européenne s'étend désormais de l'Atlantique aux Carpates d'ouest en est, et de la Scandinavie à la Méditerranée du nord au sud, sans tenir compte des territoires ultra-périphériques de pays membres comme les départements d'outre-mer français, les Canaries espagnoles ou l'île portugaise de Madère.

Elargie à 27 membres depuis l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie en janvier 2007, l'Union européenne demeure susceptible de s'élargir à d'autres pays et notamment la Turquie, même si les négociations d'adhésion de ce pays ont été suspendues en 2006 en raison du problème chypriote.

Pour le député européen Jean-Louis Bourlanges, euro-enthousiaste devenu eurosceptique, le traité de Nice que viennent d'approuver les Irlandais n'est pas un petit pas dans la bonne direction, mais un grand pas dans la mauvaise.

Pourquoi les Etats-Unis appellent-ils à l'élargissement de l'Union européenne ? Parce que les nouveaux adhérents sont plus favorables à la politique américaine que l'Allemagne ou la France.

Faut-il faire entrer 68 millions de musulmans dans l'Union ? Depuis que Giscard s'est prononcé contre, l'Europe entière se déchire.

A l'Est, à la lisière de l'Ukraine, le trafic de cigarettes, la contrebande, une économie parallèle qui représente 20% de l'activité économique du pays ; à l'Ouest, des usines neuves, bâties avec les capitaux des voisins allemands... Un monde sépare ces deux Pologne.

Comptes bancaires offshore, navires-poubelles, pavillons de complaisance : l'île avait fait de l'opacité le secret de sa réussite. En entrant dans l'Europe, le caillou des chevaliers de Malte est contraint au changement. Il rêve de devenir le Singapour méditerranéen, mais redoute de voir son identité diluée dans une Europe dominée par les grands pays.

La candidature de la Turquie à l'Europe enflamme les passions. Au-delà des préjugés religieux et idéologiques, "Le Nouvel Observateur" ouvre la discussion.

La conclusion d'une étude réalisée par l'Assemblée nationale est sans appel : la présence et l'influence françaises dans les institutions européennes déclinent. Mais aussi et surtout pour des raisons politiques qui nous sont propres : refus de Paris de se soumettre aux règles communautaires, absentéisme des députés et des ministres, faiblesse du lobbying... Bref, la France, pays fondateur de l'Europe, est le mauvais élève de l'Union. "Le Nouvel Observateur" présente les pièces du dossier.

Pour tous les peuples qui se bousculent dans son antichambre, l'Union européenne signifie deux choses, la paix et la prospérité. Mais au moment même où elle triomphe, l'Europe est au bord de la paralysie. Et sans la formation d'un noyau dur autour de la France, de l'Allemagne et de quelques autres, elle restera un rêve avorté.

Comment oublier tout ce qui nous rattache à la Turquie ! C'est notre intérêt politique et culturel d'avoir un partenaire stable et moderne à nos côtés.