En bons politiques, Jean-François Copé et François Fillon ont voulu prendre de l'avance dans la course à la présidence de l'UMP. Résultat un feuilleton des parrainages, commencé il y a plusieurs semaines, digne des « Feux de l'amour », à grands renforts de haine, d'ennui et de contrôle d'huissier. Mais qu'est-ce qui différencie vraiment Jean-François de François ?

Il voulait s'éloigner durablement de la vie politique, et voilà que l'ancien président est obligé de replonger dans le marigot, pour tenter d'éviter l'implosion de son parti. Mais qui Jean-François Copé et François Fillon sont-ils encore prêts à écouter ?

Quelque 280 000 adhérents sont appelés à choisir, le 18 novembre 2012, entre Jean-François Copé et François Fillon. Ce duel musclé laissera des traces.

Après Jean-François Copé, qui assurait ″ne pas être quelqu'un d'agressif″ (voir ″L'Express″ du 20 juin 2012), c'est au tour de François Fillon de se dévoiler, avant l'élection du président de l'UMP, le 18 novembre 2012. 35 heures, école, immigration, mariage homo : l'ancien Premier ministre avance ses propositions.

La Droite forte face à la Droite populaire... Ces deux tendances musclées s'affrontent sans retenue. Conflit de générations, lutte de pouvoir.

Le calamiteux dénouement du scrutin pour la présidence du parti fera des dégâts dans les deux camps. Entre Jean-François Copé et François Fillon, la guerre est loin d'être finie.

Il semble prêt à jouer à fond sa propre carte. Dans la crise de l'UMP, l'ancien Premier ministre s'est affranchi de Nicolas Sarkozy, et un peu de lui-même.

Il est donc le chef de l'UMP, le seul. Mais c'est un homme abîmé. Pas facile d'occulter le passé, pas facile de le faire oublier aux autres.

Pécresse-Tabarot, Wauquiez-Chatel... pour tenter de recoller les morceaux, fillonistes et copéistes oeuvrent en tandem à la tête du parti. Des couples pas toujours bien assortis.

Il est devenu le vrai président de l'UMP, mais s'est effondré dans les sondages. Pour reconquérir l'opinion, voici le bad boy condamné à se rendre... sympathique. Un nouveau rôle à apprendre.

La France cumule chômage en hausse, moral en berne, crispation sur son modèle familial. Sans bruit, Marine Le Pen engrange. Le regard de la société sur elle change. Hier diabolisée, la voici désormais ″pipolisée″. Ici et là, FN et UMP discutent. Jusqu'où mènera la banalisation poussée à l'extrême ?

Jusqu'à présent, Nicolas Sarkozy se contentait de maintenir le contact avec son camp. Le voici désormais qui accélère et s'active à rendre incontournable sa candidature à l'élection présidentielle de 2017. En misant sur le chaos de la droite.