Pendant trois ans, le grand romancier fut kidnappé corps et âme par la passion politique. Battu en 1990 à l'élection présidentielle par l'ingénieur Fujimori, il nous livre aujourd'hui, dans "Le Poisson dans l'eau", la chronique lucide d'un intellectuel en train de battre la campagne.

L'écrivain sud-américain dénonce le projet de Bush de construire un immense mur entre le Mexique et les Etats-Unis pour limiter l'immigration clandestine.

L'écrivain péruvien est un "homme plume" fou d'écriture. Auteur engagé, il ne néglige aucun genre ni aucune piste pour défendre sa vision de l'Amérique latine...

La parution en France de "L'Utopie archaïque. José Maria Arguedas et les fictions de l'indigénisme", de Mario Vargas Llosa, et la réédition de "Fleuves profonds", du romancier péruvien disparu il y a maintenant trente ans, sont l'occasion de se pencher sur les clivages idéologiques et esthétiques qui opposent les deux écrivains.

A 79 ans, le prix Nobel péruvien n'a rien perdu de sa verve, ainsi qu'en atteste son dernier roman, enfin traduit en français : une saga rocambolesque entre mélo et farce, où la paternité se révèle un dur métier.

"Le Héros discret" (il vous faudra goûter les quatre cents pages pour savoir de qui il s'agit) est autant un vaudeville qu'un mélodrame, mais l'auteur se délecte à en subvertir les codes et à y insuffler une réflexion sur la mémoire des pères. Comme dans tous les romans "péruviens" de l'écrivain, nous sommes invités à une manipulation à base de rackets et de cadavres dans les placards doublée d'un conte politique. Magistral et corrosif.

Mario Vargas Llosa publie un roman autour d'un scandale politique, médiatique et sexuel au Pérou. Le prix Nobel de littérature livre son regard sur la dictature, le libéralisme, Castro, Trump et Macron. Entretien.

On ne peut douter de la sincérité de Mario Vargas Llosa, lorsqu'il affirme dans l'avant-propos au tome I de ses "Oeuvres romanesques" que son entrée à la "Bibliothèque de la Pléiade" est une consécration qu'il n'osait espérer. Elle permet, en effet, à son oeuvre de rejoindre le panthéon de celles - notamment des XIXe et XXe siècles - qui ont enchanté sa jeunesse et qu'il n'a cessé d'admirer.

Couronné par le prix Nobel en 2010, l'écrivain n'a rien perdu de sa vigueur dans son dernier roman, « Le Rêve du Celte », qui tient de la fresque. Comme toujours, Vargas Llosa y conjugue l'audace expérimentale et le souffle narratif.

L'écrivain replonge dans le Pérou vérolé des années Fujimori, vu à travers la lorgnette de la libido, entre érotisme lumineux et sauteries scabreuses. Par-delà les alcôves, un récit foisonnant et virtuose, et le portrait cruel d'un régime inepte.