Traversée par un troublant frisson de réel, la tragédie judiciaire, celle qui se joue quotidiennement dans les tribunaux français, n'a jamais cessé d'inspirer la sphère littéraire. La pièce de théâtre écrite et jouée par Me Jacques Vergès, Serial Plaideur, opère une vertigineuse inversion des rôles. Cette personnalité - aussi mystérieuse que médiatique - investit alors une autre tribune, déclamant sa geste en même temps que son texte, convoquant à la barre un cortège de témoins sortis pour la cause de leur éternel silence.

Barbet Schroeder a signé un documentaire très fouillé et critique sur Jacques Vergès en 2007. Il revient sur le parcours et éclaire certaines zones d'ombre du parcours de l'avocat, décédé la semaine dernière à l'âge de 88 ans.

D'un côté, une personnalité sulfureuse : Jacques Vergès. De l'autre, un cinéaste imprévisible : Barbet Schroeder. Au centre, un documentaire passionnant et polémique : "L'avocat de la terreur", présenté à Cannes, il sort début juin dans les salles.

L'avocat est mort le 15 août 2013 à Paris, après quatre-vingt-huit années d'une existence à multiples facettes.

Une personnalité rend hommage à celui ou à celle qui a le plus marqué sa vie. Ce mois-ci : Jacques Vergès et deux soldats inconnus.

Comment le jeune résistant antinazi, le courageux combattant tiers-mondiste des années 50, s'est transformé sur le tard en un Méphisto de bazar, défenseur de l'indéfendable - Klaus Barbie compris - et accusateur tous azimuts...

Le ténor du barreau était aussi controversé que flamboyant. Sa clientèle fortunée lui assurait de confortables honoraires. Il est cependant mort ruiné. "L'Obs" a mené l'enquête.