Vingt-huit explosions de violence depuis le début de l'année, trois fois plus qu'en 1993 : la progression est telle qu'il faut se demander si le problème de l'exclusion dans les villes n'a pas changé de nature...

Fasciné par le crime et les phénomènes de violence, Hugues Lagrange s'est spécialisé un temps dans l'étude de l'insécurité. Un terrain qui l'a conduit à s'intéresser à la jeunesse.

[...] On a fini par croire que la démocratie était épargnée par la violence. Or, sous forme plus rationalisée et intériorisée, la violence resurgit au sein de nos démocraties où la question de l'identité se pose aussi crûment qu'ailleurs.

En s'interrogeant sur le type de réaction que suscitent en nous les cas de violence et de violations entre proches, l'auteur médite sur la nature de ce qui est perdu ou brisé dans la relation entre les individus et ce que cela révèle dans la construction des relations morales et de la protection publique.

Une société non meurtrière est-elle possible ? Cette question profonde, essentielle et provocante a été soulevée en 2002 par Glenn D. Paige (2009) dans son travail fondateur "Nonkilling Global Political Science". Il y définissait une telle société comme une communauté humaine caractérisée du niveau local au niveau global par l'absence de crimes, de menaces de meurtre, d'armes conçues pour tuer et de justifications pour en faire usage, ainsi que par l'absence des conditions sociétales reposant sur la menace ou le recours à la force létale pour se maintenir ou se transformer.