Les textes les plus susceptibles d'éclairer les humeurs, le tempérament et le caractère de l'homme Voltaire, tels que pensaient les voir et les saisir ses correspondants et lui-même.

La réception de Voltaire à la loge des Neuf soeurs et son initiation à la franc-maçonnerie ne se fixent que peu de temps avant sa mort, selon l'auteur. A quelles pressions céda-t-il? D'où vient alors sa réputation d'écrivain imprégné de longue date des idées de ce courant philosophique, et quelle trace en trouve-t-on dans son oeuvre ou sa correspondance?

Une introduction à la pensée de Voltaire basée sur une biographie, des extraits commentés et un exposé des notions qui lui sont propres.

Le château de Voltaire a quelque chose de mythique : tous les voltairiens du monde en connaissent l'existence. Situé à Ferney, dans l'Ain, à quelques encablures de Genève, il a belle allure, au milieu de son écrin de verdure. Voltaire l'acheta en 1759 "pour jouir pleinement du plus bel apanage de la nature humaine qu'on nomme liberté". Il ignorait alors qu'il y passerait les vingt années les plus fécondes de son existence, celles du Traité sur la tolérance et du Dictionnaire philosophique, celles aussi des combats pour Calas et le chevalier de La Barre, affaires Dreyfus de l'époque. "S'il fut mort à 60 ans, écrivait Paul Valéry, il serait à peu près oublié" : c'est là qu'il fut sacré "roi de l'esprit européen". Entre Voltaire et Ferney, transformé en capitale des Lumières grâce à sa générosité, s'est établie une relation de symbiose. Voltaire a créé Ferney, Ferney le lui rend bien.

«Les hommes sont des insectes se dévorant les uns les autres sur un petit atome de boue.» Qui est exactement Voltaire (1694-1778) ? Est-il d'abord le défenseur des Calas, Sirven, La Barre, c'est-à-dire l'apôtre de la tolérance, celui dont le nom, encore aujourd'hui, mobilise les foules sur toute la planète ? Est-il surtout, avec son Siècle de Louis XIV et son Essai sur les m?urs et l'esprit des nations, le promoteur d'une nouvelle écriture de l'Histoire ? Doit-on le considérer comme le plus grand tragédien de son siècle, l'égal, à son époque, de Racine et de Corneille ? Peut-on oublier qu'il fut un financier hors pair, voire un véritable homme d'affaires ? N'a-t-il pas été consacré, sur la fin de sa vie, seigneur de village ? Et qui d'autre que lui est devenu, au siècle des Lumières, l'icône de tout un peuple ? C'est de cet homme, et de ce peuple, qu'il est ici question.