Le 6 mai 2024, un rapport de la Cour des comptes déplorait une fois de plus le niveau "médiocre" de la santé de rios nouveau-nés et de leurs mères. Et mettait notamment en cause le maintien de petites maternités, moins bien armées pour faire face aux grossesses à risque. Sommes-nous obligés de choisir entre la santé des bébés et celle de nos territoires ?

Le diagnostic est unanime : la France souffre d'un manque de médecins et la difficulté d'accès aux soins ne cesse de croître. Le 8 novembre, l'UFC-Que Choisir a publié une étude accablante sur la fracture sanitaire : un Français sur cinq vit à plus de quarante-cinq minutes de route d'un ophtalmologue, un quart des femmes, d'un gynécologue, et 27% des enfants, d'un pédiatre. Plus de 15 millions d'habitants sont éloignés de tout généraliste.

Avec plus d'un Français sur dix sans médecin traitant, l'accès aux soins est devenu un parcours du combattant. Certains territoires prennent des initiatives quand la gestion globale des déserts médicaux est dans l'impasse.

À Ajain, une commune creusoise de 1 200 habitants, des médecins de toute la France se relaient dans un cabinet solidaire pour pallier le manque de praticien.nes. Huit mois après son ouverture, le dispositif semble prometteur pour régler en urgence l'épineux problème de l'accès aux soins.

Le centre de santé animé par l'association Médecins solidaires vise à améliorer l'accès aux soins dans un désert médical rural identifié dans la Creuse. Le cabinet est ouvert à tous les habitants du territoires et des alentours, dont beaucoup n'ont plus de médecin traitant depuis des années. La structure fonctionne grâce à un roulement hebdomadaire de médecins généralistes volontaires de tous profils et se déplaçant de toutes les régions.

Pour la droite et l’extrême droite, le soulèvement des quartiers populaires témoignerait d’une forme d’ingratitude : les émeutiers détruisent ce que l’État fait pour eux alors même qu’il abandonne les zones rurales ; les uns incendient leur médiathèque pendant que les autres survivent dans des déserts médicaux... Mais, en Ardèche, d’autres raisons expliquent que les habitants sans médecin traitant soient si nombreux.

Quels moyens mettre en oeuvre pour remédier à une offre de soins devenue très insuffisante dans certaines régions françaises ? Peut-on faire l'ëconomie de mesures contraignantes ? Interview de Magali Dumontet Maître de conférences en sciences économiques à l'université Paris-Nanterre, spécialiste de l'économie de la santé et coauteure de l'ouvrage Remédier aux déserts médicaux, et d'André Grimaldi Médecin, professeur émérite de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière et cofondateur du Collectif inter-hôpitaux, auteur de L'hôpital nous a sauvés : sauvons-le ! Données chiffrées.

"Charmante commune recherche médecin sérieux." Des Côtes-d'Armor à la Haute-Saône, cette variante des petites annonces du "Chasseur français" fleurit sur Le Bon Coin. Les médecins ont beau être plus nombreux que jamais à l'échelle du pays, chaque département ou presque déplore son lot de déserts médicaux, à tel point qu'un Français sur dix a déjà renoncé à se soigner faute d'un rendez-vous à proximité. En première ligne face à cette disette, les maires rivalisent de hardiesse et d'inventivité pour courtiser celle ou celui qui saura se pencher sur la santé de leurs administrés.

Sans réformes fortes, les zones déficitaires en généralistes devraient s'étendre rapidement au cours du prochain quinquennat. Sommaire. 27 millions de Français bientôt privés de médecin ? Les spécialistes, oubliés des politiques. Les médecins ne se trouvent pas là où sont les patients, infographie.

Reiki, shiatsu, magnétisme... De nombreuses communes rurales favorisent l'installation et l'exercice de pseudo-praticiens malgré les alertes des autorités sur les risques encourus par le patient. Un phénomène étroitement lié à la désertification médicale.

Quelque 123 000 appels passés, 44 600 praticiens sollicités dans 316 villes. Et un terrible constat : le désert médical touche plus d'un tiers de la population. Sur fond de grandes disparités territoriales, voici le triste palmarès des villes les plus désertées par les toubibs. Sommaire. Plongée dans la fracture sanitaire. Le Palmarès. 3 questions au Dr Stéphane Bach, médecin spécialiste en santé public : "Toutes les zones den sont pas sous-dotées". François Braun, ministre de la Santé : "C'est dans les territoires que les solutions émergent". Fini de poser sa plaque où l'on veut ?

Pour faire face au risque de désert médical, Vesoul (Haute-Saône) aide financièrement, depuis 2014, des étudiants en médecine à financer leur parcours. En échange, les futurs généralistes, dentistes, orthophonistes ou kinésithérapeutes s'engagent à s'installer sur la commune fois leurs études terminées. Cette mesure coûte environ 100 000 euros par an à Vesoul, mais les défections d'étudiants sont très rares et les premiers résultats devraient être concrets d'ici 2021.