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La sécurité chimique des viandes bio en question

Numéros de page :
9 p. / p. 264-272 : ill.
Malgré un récent ralentissement, l’agriculture biologique (AB) connaît depuis 15 ans une croissance sans précédent qui est liée à la fois à un engouement des consommateurs, de plus en plus soucieux de l’impact de leurs choix alimentaires sur leur santé et sur leur environnement, à une volonté claire des filières de s’engager vers des modes d’agriculture plus durables et, enfin, à une politique publique très incitative visant à accélérer son développement. Dans cette dynamique, il faut anticiper les éventuels risques collatéraux et la sécurité chimique prétendue supérieure des produits AB est à ce titre une question clé. S’il est admis que l’AB réduit les teneurs en résidus de pesticides et d’antimicrobiens dans ses produits, son impact sur les polluants organiques persistants (POP) issus de l’environnement interroge, notamment dans les produits animaux. Cette étude compare les teneurs en 38 POP de viandes conventionnelles et AB françaises (n=266). Tout en restant conformes aux limites réglementaires, les viandes AB sont significativement plus contaminées en POP et conduisent à des expositions alimentaires supérieures. Des explications zootechniques sont proposées et le risque pour la santé humaine est discuté. La réflexion est élargie à d’autres produits animaux et aux perspectives d’expansion de l’AB.