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Les| Fous littéraires

Editeur :
Année de parution :
1982
924 p. : ill. : 24 cm
9782851992680
- J'ai un peu l'impression de rabâcher... mais il faut remonter à la définition qu'en donne Queneau dans Les Enfants du Limon. La première mention apparaît chez Charles Nodier, vers 1830-1840, mais de manière beaucoup trop large. Queneau, avec son personnage de Chambernac, s'est assigné la tâche de resserrer «l'ouverture du compas». On peut dire que c'est un monsieur qui écrit, il a le virus de l'écriture à un tel point que la plupart du temps il se ruine - car il n'a évidemment guère publié qu'à compte d'auteur. Il publie des textes littéraires ou théoriques, sur l'astronomie, l'apesanteur, la marche des marées, les mouvements de la lune, la solution des problèmes sociaux, etc. Mais il est toujours en dehors de tout courant, même extrêmement minoritaire ou marginal, il est en dehors de la doxa et des sous-sous-doxas, il est absolument seul et ne trouve aucun écho. Aucun critique ne parle de lui, aucun contradicteur valable ne se manifeste - même si un fou trouve toujours un plus fou qui l'affole, mais ce n'est même pas le cas. Ce type n'a absolument aucune influence, sur aucun plan, social, littéraire, socio-économique, esthétique... Il n'a aucune importance, mais lui est convaincu de la grande importance qu'il a. C'est un auteur qui veut absolument se voir imprimé, et qui n'est pas lu. Là se trouve évidemment le paradoxe de la situation du chasseur de «fous littéraires», c'est qu'à partir du moment où il le lit et où il en parle, est-ce que le fou littéraire en reste un? La question est toujours pendante. Et Queneau se l'est posée... André Blavier
Note General : Contient un choix de textes de divers auteurs Index