La vitalité et la puissance romanesque au sein d'une fresque d'ampleur documentée où les vibrations d'une époque se retrouvent dans le comportement des personnages, notamment leur rapport à l'argent et à la morale. Tout ce qu'on avait adoré dans "Illusions perdues", l'adaptation du roman de Balzac (voir no 729, novembre 2021), est exacerbé dans "D'argent et de sang", la série de Canal+ que Xavier Giannoli nous explique avoir réalisée comme un long métrage de plus de dix heures. À partir du livre-enquête de Fabrice Arfi, Giannoli raconte l'incroyable arnaque des quotas carbone. L'histoire vraie des milliards dérobés à l'État français et dépensés par deux petits voyous de Belleville acoquinés à un trader des beaux quartiers, incarné par Niels Schneider dans son meilleur rôle. À leurs trousses : Vincent Lindon, homme de droit lancé dans une enquête vertigineuse qui vire à l'obsession. Alors que les six derniers épisodes vont enfin être révélés, rencontre avec un cinéaste qui a découvert les vertus de la série télévisée. Sommaire. Arnaque, crimes et dérèglement climatique, la critique de la série. "La poésie et le romanesque au coeur d'une enquête journalistique", entretien avec Xavier Giannoli.