Aller au contenu principal
Veuillez vous connecter pour réserver

Claudel

Editeur :
Année de parution :
2003
562 p. : couv. ill. : 24 cm
Nul n'ignore son nom. Il fait pourtant partie des grands inconnus. On le sait à la tête d'une oeuvre théâtrale, dont le monumental Soulier de satin fut sapé par le mot de Mauriac : «heureusement, il n'y avait pas la paire». On lui en veut d'avoir célébré avec la même ardeur Pétain et de Gaulle. Récemment, sa disgrâce s'est aggravée de la révélation en technicolor du destin de sa soeur Camille, sculpteur génial, qu'il laissa enfermer chez les fous. Mais était-il vraiment d'équerre, ce poète catholique, excursionniste, photographe, amateur de peinture et de musique, qui fut également, de la Chine au Brésil, du Japon à Washington, consul puis ambassadeur de France ? Apprécié de Briand, évincé par Daladier, il fut trente ans l'ami de Berthelot, «l'homme à la tête d'amant», tout-puissant secrétaire du Quai d'Orsay, qui le guida dans la carrière et dans le monde. Ainsi Claudel fraya-t-il avec princesses, auteurs, acteurs et metteurs en scène, Marthe Bibesco, Morand, d'Annunzio, l'inévitable abbé Mugnier... Car il fut aussi une haute figure des lettres parisiennes, auteur choyé de la Nrf, en ces temps où, selon Gaston Gallimard, on n'y parlait que «de Dieu et des garçons». C'est là, d'ailleurs, que Claudel eut maille à partir avec l'autre fondateur de la maison, Gide le protestant, qui le compara un jour à un «cyclone figé». L'appellation est pertinente pour cet éruptif, cet intempestif, qui voyait en Rimbaud son père d'âme, en proie comme lui au tourment de «l'homme désirant». Sa vie consistera à creuser en lui le contenu de ce désir, à le convertir, saisi qu'il était, depuis une nuit de Noël, par l'amour de Dieu, puis par l'amour d'une femme - de la femme - rencontrée en mer. Ainsi apparaît Claudel, «demi-moine» aux dires de celle qu'il aima passionnément, partagé entre le Ciel et la Terre, et brûlant de les réconcilier
Note General : Bibliogr. p. 547-552. Index