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Jean-François Martin, homme orchestre de l'image

Numéros de page :
5 p. / p. 153-157
Jean-François Martin est un homme discret qui cache l'intelligence de son oeuvre pour la jeunesse en publiant peu, dans des genres différents et chez une myriade d'éditeurs. La reconnaissance le rattrape parfois et le gratifie alors d'un prix Fiction à la Foire du livre de Bologne pour les « Fables d'Esope » (Milan, 2010). Pour qui lit fa presse (« Le Monde », « Télérama », « Libération » ou encore « The New Yorker »...), Jean-François Martin est une signature incontournable. Insatiable lecteur des actualités d'hier, sentinelle vigilante, il nourrit sa vision du monde contemporain par sa fréquentation assidue de l'Histoire. Son style, très graphique, joue sur l'accumulation de plusieurs techniques : papiers collés, peinture, travail de l'image en numérique... Paradoxalement, l'épaisseur de ces strates tend à se lisser pour donner une image évidente et claire, immédiatement lisible, quelle que soit la complexité du sujet abordé. Depuis que Jean-François Martin taquine le collage, il semble que son terrain de jeu soit devenu illimité. Peut-être parce que coller, c'est incruster le passé, emprunter en signant sa dette, créer du jeu entre le passé et le présent. Une technique qui sert son propos et rend sa place légitime. En toute discrétion.