Eau, la bataille du Nil
Bulletin : Problèmes économiques 3073 - septembre 2013
Auteurs
Numéros de page :
6 p. / p. 54-59
″L'Egypte est un don du Nil″ écrit Hérodote en 450 avant Jésus Christ. Et pourquoi pas les pays en amont ? Pendant plus de quatre millénaires, l'Egypte fut le seul bénéficiaire des eaux du Nil. Le pays le plus en aval estime ainsi avoir des droits historiques sur son exploitation, prolongés par la signature de deux traités : le premier en 1929 avec la puissance coloniale britannique et le second avec le Soudan en 1959. L'Egypte, en plus d'un droit de veto sur tout projet de construction sur le Nil décidé en amont, dispose depuis cette date de 66% du débit annuel du fleuve, le Soudan 22% .Après s'être longtemps accommodés de ces accords, les pays en amont créent en 1999 l'Initiative du bassin du Nil pour promouvoir une répartition plus équitable des eaux du fleuve. Les accords d'Entebbe de 2010, signés par six pays en aval (Ethiopie, Kenya, Tanzanie, Rwanda, Burundi, Ouganda), remettent plus clairement en cause l'hégémonie égyptienne et soudanaise. Par ailleurs, la construction éthiopienne du Grand barrage de la Renaissance renforce les désaccords régionaux sur l'exploitation du Nil.