Dix pays, dont l'Egypte et l'Ethiopie, se disputent les ressources du fleuve roi. Et les passions s'exacerbent. Reportage.

″L'Egypte est un don du Nil″ écrit Hérodote en 450 avant Jésus Christ. Et pourquoi pas les pays en amont ? Pendant plus de quatre millénaires, l'Egypte fut le seul bénéficiaire des eaux du Nil. Le pays le plus en aval estime ainsi avoir des droits historiques sur son exploitation, prolongés par la signature de deux traités : le premier en 1929 avec la puissance coloniale britannique et le second avec le Soudan en 1959.

L'Egypte a assuré fin novembre 2010 qu'elle ne ferait pas la guerre à l'Ethiopie. La tension monte : les pays de l'amont du Nil veulent leur part de l'eau et exigent du Soudan et de l'Egypte un accord de répartition des eaux avant mai 2011. Ce qui est en jeu : la construction de barrages en amont du Nil. L'écologie ? Oubliée.

Des explorateurs auraient découvert en mars 2006 la véritable source du Nil, recherchée depuis l'Antiquité. Encore une fausse révélation ?

L'Egypte est un désert traversé par un grand fleuve : le Nil. Au temps des pharaons, chaque été, le Nil débordait. C'était la crue. Celle-ci permettait aux Egyptiens de se nourrir...

Majestueux ou tourmenté, délaissé ou surexploité, c'est le fleuve-roi du continent africain. Sacré pour les uns, défi technologique pour les autres, le Nil, après avoir été le creuset des civilisations, est un enjeu majeur pour l'avenir. Et pour le destin des dix pays irrigués par ses eaux nourricières.

Nos reporters ont descendu ce fleuve mythique, dont les sources sont restées longtemps inconnues. Cette branche du Grand Nil est un fleuve étrange et parfois inquiétant, qui coule en solitaire, et pèse sur le destin de l'Ethiopie.

Le Nil, source de toute vie, avec ses inondations régulières, est au coeur de la civilisation égyptienne. Ce phénomène essentiel, qui marque toute l'histoire du pays jusqu'à la construction des premiers barrages au XIXe siècle et celle d'Assouan à l'époque de Nasser, est resté longtemps incompréhensible...