Le début du XXIe siècle a vu se multiplier les diagnostics d'une crise du littéraire, qui trouverait son origine dans les excès théoriques et critiques de la seconde moitié du XXe siècle : la littérature mourrait ainsi d'avoir été l'objet d'un sacre qui l'a soustraite aux rudiments du sens commun et aux évidences de la vie. Ce sacre fut, en grande partie, philosophique : à partir des années 1950, les philosophes français se saisissent de la littérature pour la constituer comme un objet philosophique, situé à la limite même du savoir philosophique. C'est donc l'archéologie d'un sacre que cet ouvrage entreprend, par une lecture qui croise les discours philosophiques et les textes littéraires qu'ils ont arraisonnés. Cinq parties intitulent chacune une question, sous un nom propre : la littérature et le monde (Ricoeur), la littérature et la liberté (Sartre), la littérature et la violence (Lyotard), la littérature et la mort (Derrida), la littérature et la vie (Deleuze).