Le monde du travail, depuis ces vingt dernières années, a connu des reconfigurations importantes tant dans sa forme que dans ses modalités et ses conditions d'exercice. Le challenge, la compétitivité, le rendement, l'efficacité, le retour sur investissement... telles sont désormais les expressions courantes de nos sociétés postmodernes, emportées par le diktat de l'économie. Les modes d'organisation, les outils informatiques et les pratiques de management induisent et changent les compétences, ainsi que leur manière de les pratiquer. Mais c'est aussi la personne au travail qui est touchée, à plusieurs niveaux, par ces changements de paradigme. Si le repérage des dysfonctionnements et des boucs émissaires n'est pas nouveau, la violence au travail s'est quant à elle quasi généralisée et complexifiée en se dotant de formes de harcèlement et de stress qui évoluent toujours. En parler attire souvent un regard gêné de la part des salariés qui, souvent, en détresse, se retranchent dans des attitudes politiquement correctes sans mesurer qu'ils contribuent ainsi à ce système pervers, mais aussi à devenir future victime. De récentes recherches scientifiques ont commencé à faire état du repérage de certaines personnalités difficiles, particulièrement sensibles à développer des comportements et des conduites violentes et tyranniques dans leurs méthodes managériales qui altèrent la vie au travail. Le problème mine de nombreux milieux, et décrire le phénomène des violences hiérarchiques et organisationnelles reste encore difficile. Pourtant, l'écoute clinique des scènes de situations de violence ou les audits sociaux sont édifiants et ne peuvent nous laisser indifférents. Certaines grandes organisations ou entreprises, poussées par des situations graves, ont formalisé des modalités de prise en charge de situations conflictuelles ou de plaintes émanant des collaborateurs. On assiste à des mises en oeuvre d'approches pour