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Maurice Godelier

01 juin 2014
Numéros de page :
8 p. / p. 86-93
Il s'est affirmé, depuis la mort de Lévi-Strauss, comme le plus grand anthropologue français. Ancien complice du pape du structuralisme, Maurice Godelier a su s'affranchir de sa tutelle et élargir le regard du grand public sur des questions aussi fondamentales que la religion, la sexualité ou le don. Il lui aura fallu pour cela passer de nombreuses années chez les Baruya de Nouvelle-Guinée, qui lui ont enseigné le rôle de l'imaginaire et du sacré, les logiques de domination, le primat du politique sur l'économique. Autant de leçons qui ont nourri, au fil des ans, une oeuvre théorique riche et acclamée - citons, entre autres ouvrages majeurs, "La Production des grands hommes", "Métamorphoses de la parenté", ou encore "Au fondement des sociétés humaines"... A 80 ans révolus, le corps fatigué mais l'esprit toujours vif, Maurice Godelier a cette fois entrepris de percer les mystères d'un autre fait de société, et non des moindres : la mort. Comment celle-ci est-elle perçue dans les différentes cultures qui peuplent la planète ? Pourquoi et comment les rites funéraires varient-ils d'une société à l'autre ? Et en quoi notre approche de la mort nous renseigne-t-elle sur la conduite de notre vie ? De la Grèce antique au Moyen Age chrétien, de la Chine contemporaine aux Aborigènes australiens, c'est à un voyage singulier et passionnant que l'auteur de "L'Idéel et le Matériel" nous convie, au plus profond des croyances de l'Homme. L'occasion était belle de revenir sur sa trajectoire, politique, scientifique et humaine. Mais aussi d'interroger le regard essentiel de l'anthropologue sur notre temps, si riche en crises et en bouleversements.