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La Tourmente arabe

Numéros de page :
12 p. / p. 85-96
Au plus près des développements récents, mais nourri d'une intime connaissance des mouvements qui animent le monde arabe depuis l'espoir de la renaissance, la "nadha", jusqu'à l'échec du panarabisme et la défaite de la plupart des révolutions démocratiques commencées en 2011, Gilles Kepel brosse ici une vaste fresque qui éclaire la complexité de l'échiquier sur lequel se déploie la "fitna", la guerre au sein de l'islam, qui n'oppose pas seulement sunnites et chiites, mais aussi, au sein du monde sunnite, les radicaux et les partisans d'une nécessaire relecture des textes, les Frères musulmans et les salafistes, les salafistes saoudiens et Daech, la nouvelle menace. Un échiquier sur lequel interviennent Etats et acteurs non étatiques arabes, classes et clans, mais aussi des puissances régionales non arabes, Turquie et Iran, et des puissances extérieures, Etats-Unis, Russie, Etats européens. Dans ce contexte, moteur de mouvements massifs de réfugiés vers l'Europe, ciblée par des attentats visant, en interne, ce que Daech appelle le « ventre mou de l'Occident », aucun projet mobilisateur ne dessine pour l'heure une sortie par le haut, ni au Moyen-Orient, ni en Europe, où les courants islamophobes se renforcent.